Réunis à Belp, les délégués ont préféré pour la première fois de leur histoire un francophone aux deux autres candidats, Samuel Krähenbühl et Thomas Knutti. Manfred Bühler succède à la tête de l'UDC bernoise au conseiller aux Etats Werner Salzmann, qui occupait ce poste depuis 2012.
Cette nomination donne un signal fort au Jura bernois, alors que cette région a besoin plus que jamais de visibilité. Sa population francophone, déjà minoritaire, se trouvera amputée de plus de 7000 personnes avec le rattachement de Moutier au Jura.
Reconnaissance de la minorité
Le parti agrarien est la première force politique du canton depuis près d’un siècle. En élisant le maire de Cortébert à sa tête, la section cantonale fait donc preuve de reconnaissance à sa minorité.
Agé de 42 ans, le politicien bilingue souhaite renforcer les liens entre les régions du canton et consolider cette place de premier parti de l'UDC bernoise. Entré au Conseil national en 2015, il n'avait pas été réélu en 2019.
"Un signe de confiance extraordinaire"
Interrogé dans La Matinale, Manfred Bühler s'est dit très heureux de cette élection, d'autant plus qu'il a obtenu la majorité absolue dès le premier tour du scrutin: "C'est un redoutable honneur, une grande tâche aussi de succéder à Werner Salzmann, qui a fait un travail extraordinaire pendant les neuf ans écoulés."
Manfred Bühler salue aussi ce que représente son élection pour l'unité du canton: "C'est un signe de confiance extraordinaire de la partie alémanique du canton envers la partie francophone. Notre canton est bilingue, et je crois qu'il est tout à fait naturel qu'à un moment donné on ait une présidence francophone."
oang avec ats
"Une dynamique positive pour l'UDC"
Interrogé mercredi soir dans Forum sur l'avenir de sa carrière politique, Manfred Bühler s'estime en position pour faire un come-back en politique cantonale, dans un premier temps. "Il est assez naturel que le président du premier parti cantonal soit candidat, donc il est a priori acquis que je serai candidat au Grand Conseil dans le Jura bernois" lors des élections cantonales de 2022, a-t-il annoncé. Et en ce qui concerne les élections fédérales de 2023, "c'est un peu plus loin, mais c'est évidemment une porte qui est ouverte", dit-il.
Selon lui, malgré les résultats en net recul lors des dernières élections fédérales, la dynamique pour l'UDC est "très bonne, si l'on se réfère aux résultats des votations du 13 juin". Il estime notamment que "beaucoup d'eau a coulé sous les ponts depuis 2019", et que "la vague verte est en train de se fracasser sur la réalité des choses".
Il estime que son parti a bien fait de ne pas s'adapter aux discours et thématiques écologistes. "En revanche, l'UDC doit pouvoir apporter des réponses, des réponses libérales, bien pensées, à l'enjeu climatique qui est indéniable".