Tensions liées à la situation financière au sein de l’hôpital de l’Ile à Berne

Depuis 2018 et l’arrivée du nouveau directeur de l’Hôpital de l’Ile, les mesures d’économies sont chroniques. Mais l’une d’elle ulcère les médecins-cadres, puisqu’elle touche à leur salaire.

Aujourd’hui, des primes existent en fonction du nombre de patients traités. Mais dès l’année prochaine, tout le monde passera au salaire fixe. Or, sans ces incitations financières, certains craignent que l’établissement perde sa compétitivité.

Les nouveaux salaires seront d’ailleurs ajustés sur les autres hôpitaux et certaines fiches de paie seront donc moins fournies. La pilule passe d'autant plus mal que le directeur touche 670'000 francs annuels, soit 34% de plus que son prédécesseur. Et son salaire, lui, ne bougera pas.

Des comptes difficiles à redresser

L’hôpital universitaire bernois, qui n'est pas rentable, continue à faire face à des problèmes financiers. En 2018, le personnel a déjà été amputé d’une centaine de collaborateurs, mais cela n’a pas suffi à redresser la situation. Plusieurs projets d’agrandissement ont dû être financés par des emprunts d’argent.

C'est une pression de plus pour le corps médical, qui a parfois l’impression que les chiffres sont plus importants que les patients.

La pression politique pointée du doigt

Le président du conseil d’administration de l’Hôpital de l'Ile se défend, dans les deux quotidiens, en soulignant qu'il est difficile de développer un hôpital moderne avec les pressions tarifaires voulues par la politique. Il admet toutefois que toutes ces restructurations sont lourdes pour le personnel.

La direction, elle, a promis des efforts dans la communication et dans la prise en charge de l’avis des cadres. Une enquête interne sera également menée sur le climat de travail.

Célia Bertholet/oang