Zweisimmen n'a plus de service d'obstétrique depuis 2015. Pour une césarienne programmée, les mères devaient aller jusqu'à Thoune ou Frutigen: trois quart d'heure de voiture l'été – et plus d'une heure de train en hiver.
Avec l'option ambulatoire, les patientes sont opérées à l'hôpital de Zweisimmen, et transférées quelques heures plus tard à la Maternité Alpine, à moins d'un kilomètre. La pratique est donc spécifique à la région, comme l'explique Eva Cignacco, coresponsable du département d'obstétrique à la HES Bernoise, l'école qui a étudié le projet-pilote: "Je pense que ce genre de modèle est surtout adapté aux régions isolées, comme Zweisimmen ou d'autres régions alpines, comme le Valais par exemple."
Théoriquement possible en ville aussi
Eva Cignacco estime que ce serait "théoriquement possible en ville, mais personne ne le fait, après une opération, on préfère quand même rester quelques jours à l'hôpital".
Avis partagé en ville, par Jérôme Mathis, directeur de la clinique d'obstétrique au centre hospitalier de Bienne. "C'est quelque chose, surtout dans les villes, qui restera marginal", estime-t-il. "Quand on voit les contraintes du système de santé, l'ambulatoire nécessite toute une organisation extra-hospitalière autour de cette organisation-là."
Même économiquement, cette opération n'est pas plus rentable pour les hôpitaux, bien au contraire. A Zweisimmen, il faut compter une perte d'environ 2000 francs par césarienne en ambulatoire. Durant les deux ans de projet-pilote, 19 femmes ont pu profiter de ce modèle ambulatoire pour accoucher par césarienne.
Célia Bertholet/ebz