Concentration maximale et nerfs à vif: pour des duels au plus haut niveau dans les échecs, il faut être prêt mentalement. Et la préparation physique est le seul chemin pour y parvenir.
"On peut faire simplement des sports d’endurance, comme le jogging, le vélo, la natation", recommande le Grand Maître Yannick Pelletier lundi dans le 12h45 de la RTS. "C’est bien de faire aussi des sports où l'on se mesure à quelqu’un, par exemple ping-pong, squash, tennis", poursuit ce sextuple champion de Suisse. "On peut faire ce qu’on veut, des sports d’équipe aussi."
S'adapter en permanence aux formats
Durant le festival de Bienne, les joueurs enchaînent les parties au quotidien pendant dix jours. Et les difficultés ne viennent pas seulement de la répétition. Elles découlent aussi de la multiplication des formats. Il faut s’adapter en permanence.
"Nous avons fait des parties rapides. Chacun jouait sept parties, donc à cadence beaucoup plus courte", explique Laurent Freyd, président des arbitres et membre de la Fédération internationale des échecs.
"Et le week-end prochain, nous aurons même des parties éclair, à une cadence extrêmement rapide." Les joueurs font alors davantage appel à leurs réflexes, et donc à l’intuition, qu’à la réflexion profonde qu'ils peuvent se permettre quand ils ont plusieurs minutes pour réfléchir à un coup.
Des fédérations déjà reconnues par l'olympisme
Les échecs ne sont pourtant pas admis comme sport olympique. Ils comptent toutefois 189 fédérations nationales, dont 118 sont reconnues par le comité olympique de leur pays.
Mais cela pourrait changer: le Comité international olympique envisage d’intégrer les jeux électroniques en ligne (e-gaming) comme sports olympiques et ce sera peut-être la chance des échecs.
"Nous n’avons pas des stades, nous n’avons pas des événements où ça bouge, où il y a beaucoup de public", reconnaît André Vögtlin, président de la Fédération suisse des échecs. "Mais sur internet, c’est un sport très vaste et je crois que ce serait un argument pour notre nomination", souligne-t-il.
Cette perspective ne se concrétisera pas pour les Jeux de Paris en 2024. Mais elle pourrait couronner un jour une discipline comptant presque autant d’affiliés que le football.
Olivier Kurth/oang