Le père de famille, sur qui pesait les plus graves accusations, a été condamné à une peine privative de liberté de 150 jours avec sursis pendant quatre ans pour infractions à la loi sur les étrangers. Il échappe à une expulsion de Suisse.
L'un des fils a écopé d'une peine de prison de 100 jours-amende à 50 francs avec sursis pendant deux ans pour injures et menaces. Il écope d'une autre peine de prison de 120 jours avec sursis pendant trois ans pour acte d'ordre sexuel avec enfant.
"Des groupes qui ont eu le temps de s'entendre"
Le bénéfice du doute a profité aux cinq prévenus. "Avant d'enfermer des gens, il faut une base solide pour avoir une conviction", a déclaré le président du tribunal Josselin Richard. Il a expliqué que les juges étaient face à des versions contradictoires, celle des prévenus et celle des victimes. "Des groupes homogènes qui ont eu le temps de s'entendre", a-t-il souligné.
Le tribunal a estimé que les déclarations des plaignantes avaient évolué dans le sens d'une aggravation des accusations contre les époux et qu'elles étaient parfois ambiguës ou manquaient de crédibilité. Si elles avaient été reconnues victimes de traite d'êtres humains, elles auraient bénéficié d'un titre de séjour.
L'image d'une intégration ratée en Suisse
Le président n'a pas pour autant épargné les prévenus. "Ils ont une conception bornée de la femme au foyer, les maris sont influencés par leurs traditions". Pour Josselin Richard, les prévenus ont donné l'image d'une intégration ratée en Suisse avec une impression de renfermement sur la famille et la communauté.
Dans son réquisitoire, le procureur avait déjà abandonné les accusations les plus graves de traite d'êtres humains et de viols par manque de preuves. Il avait estimé que le dossier ne permettait pas d'établir les éléments constitutifs de ces infractions, ajoutant que les témoins externes manquaient dans ce huis clos familial.
Faits sur quinze ans dans le Jura bernois
Le père et ses quatre fils devaient répondre à des degrés divers de traite d'êtres humains, de mariage forcé, de lésions corporelles, de viols et de séquestration à l'égard de quatre jeunes femmes. Le patriarche aurait arrangé le mariage de ses fils en faisant venir depuis les Balkans des jeunes filles mineures.
Les faits se seraient déroulés durant une quinzaine d'années dans des villages du Jura bernois. Lors de ce procès très médiatisé, il a souvent été question de traditions ancestrales, de droit coutumier médiéval albanais (kanun), de code d'honneur ou de la place des femmes au sein de la famille.
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ats/oang