Le Conseil fédéral a demandé 2,6 milliards de francs au Parlement en novembre dernier pour éliminer les munitions. Le dépôt situé à Mitholz a explosé en 1947, détruisant une centaine de maisons et faisant neuf morts. Il reste 3500 tonnes de munitions à éliminer, soit plusieurs centaines de tonnes de substances explosives dans la caverne effondrée.
Mais la commission de politique de sécurité du Conseil national n'entend pas aller aussi vite en besogne. Elle estime que le Département de la défense (DDPS) devrait commander une étude indépendante qui "examine en détail les variantes de remplissage, d'encapsulation et d'étanchéification des munitions, comme l'a été la variante de déminage".
Suspension d'un an
Leurs conséquences sur l'environnement, la population, les coûts et la durée du projet doivent être analysés, écrit la commission dans un communiqué publié mardi. En attendant, elle entend suspendre le traitement de l'objet au sein des Chambres fédérales, pour une année au maximum. Elle a pris sa décision par 11 voix contre 10 et 4 abstentions.
La très courte majorité estime que les variantes de remplissage, d'encapsulation et d'étanchéification n'ont pas été examinées de manière suffisamment approfondie. La commission souligne "qu'elle a bien conscience de l'importance de sa décision pour l'avenir de Mitholz et de sa responsabilité à cet égard".
Analyse approfondie
Pendant cette année, le commandement DEMUNEX devra effectuer autant de fouilles de sondage que possible, afin de permettre une analyse approfondie des risques. Pour prendre sa décision, la commission a entendu plusieurs experts et expertes.
De son côté, le DDPS avait indiqué que l'élimination des munitions est la seule option qui permet de supprimer définitivement les risques. Le crédit de 2,59 milliards devrait être versé sur 25 ans. Les mesures préalables devront être réalisées d'ici 2025. Le déplacement de la population, la protection de la route et du rail suivront d'ici 2030.
ats/hkr