Pour désengorger Bienne, l'ATE propose de ressusciter le "Regiotram"

Ce dossier du "Regiotram" refait régulièrement surface: on en parlait déjà il y a 15 ans. Ce projet de ligne était censé traverser toute la ville de Bienne jusqu'à la commune de Nidau, et même rallier Anet, entre les lacs de Bienne et Neuchâtel. Reprenant en partie le tracé de la ligne ferroviaire Bienne-Täuffelen-Anet (BTI), elle aurait été la plus longue ligne de tram du pays.

Devisée à l'époque à 125 millions de francs, l’enveloppe doublera avec l’élaboration des détails. Une votation est envisagée en 2013, puis reportée avant d'être suspendue en 2015, notamment pour des raisons financières, pour le plus grand bonheur des opposants qui trouvaient le projet trop cher et irréaliste.

Idée recyclée

Mais l'idée n'a jamais été abandonnée et elle a plusieurs fois refait surface. Elle figurait par exemple dans les recommandations du groupe de dialogue sur l’axe ouest de l’autoroute A5, pour délester le trafic motorisé.

Aujourd'hui, dans le cadre d'une vaste opération en faveur des transports publics dans le canton de Berne, l'ATE et la Communauté d’intérêt pour les transports publics (IGöV) de Berne et de la Haute Argovie proposent de ressusciter ce fameux Regiotram. Celui-ci figure sur une liste de 13 propositions visant à répondre à la volonté du canton de Berne d’augmenter la part modale des transports publics.

"Après l'abandon du projet en 2015, la Ville a développé et mis en place un nouveau concept d'offre à court terme", écrivent les trois groupes d'intérêt dans un communiqué. "Il a un effet positif dans la mesure où la répartition modale des transports publics à Bienne a considérablement augmenté ces dix dernières années."

Une ligne de bus plus avantageuse

Les lobbies déplorent toutefois que le Concept transports publics 2035 de l’agglomération de Bienne, publié il y a quelques mois, n'ait pas repris l'idée du Regiotram, alors qu'il propose pourtant de créer une nouvelle ligne de bus entre Nidau ​​et les Champs-de-Boujean via la Place centrale, pour anticiper notamment l'afflux de travailleurs et de travailleuses vers ce pôle de développement économique.

Mais dans la presse locale, les autorités biennoises ne se montrent pas convaincues. "On arrive à améliorer l'offre et la capacité avec des bus", affirmait jeudi sur RJB Daniel Girardin, responsable de la mobilité au Département biennois de l'urbanisme.

Selon lui, une ligne de tram impliquerait des investissements, des infrastructures et un temps de planification très importants. Tandis qu'avec le projet de bus, les objectifs pourraient être réalisés "peut-être déjà dans quatre ans".

Sujet radio: Célia Bertholet

Adaptation web: Pierrik Jordan