Avec ces coupes, le canton pense rendre la forêt plus résistante aux changements climatiques. Parmi les signataires de la pétition, Ernst Zürcher, ingénieur forestier, explique mardi dans le 12h30 qu'une telle opération risque au contraire de l'affaiblir.
"La forêt est une enveloppe de protection. Cette qualité d'enveloppe forestière a la fonction de stocker l'eau dans le sous-sol, pour la diffuser ensuite dans la nappe phréatique qui alimente les sources et les rivières."
Stockage naturel de l'eau perturbé
Le problème est que si l'on ouvre trop les forêts, cette fonction de stockage de l'eau sera perturbée, poursuit-il. "Avec un abattage trop intensif, la matière organique des sols qui donne cette capacité de stocker l'eau va se décomposer, car la température va augmenter. C'est comme une combustion lente et ça va repartir dans l'atmosphère. Et ces sols seront moins capables de stocker l'eau."
Sans compter les dégâts causés au sol par l’abattage, ajoute Ernst Zürcher. "Ici, ce sont des sols argileux. Dans ces forêts-là, il faut donc faire attention à l'impact des machines. Travailler avec des récolteuses, ça veut dire aussi la création de layons larges de quatre mètres tous les 20 mètres, et ce avec le compactage du sol qui est reconnu comme très problématique. Il faut donc aussi réfléchir à la manière de récolter le bois."
La pétition est désormais sur le bureau du Conseil d’Etat bernois, qui a une année pour prendre position. En parallèle, les riverains ont aussi demandé le soutien de la ville de Bienne. Les coupes sont pour l’instant prévues dès cet automne.
Célia Bertholet/fgn