Le professeur de l'Université de Berne qui a publié des messages saluant les attaques du Hamas a été licencié
L'Université de Berne a annoncé mardi être confrontée à un cas sans précédent pour elle qui a eu un "énorme" retentissement dans l'opinion publique. Elle a répété que les messages publiés par ce professeur de l'Institut d'études du Proche-Orient et des sociétés musulmanes (ISNO) étaient "inacceptables" et a tenu à répéter qu'elle condamnait "toute forme de violence".
"La direction de l'Université prend cette affaires très au sérieux", a souligné le recteur Christian Leumann. "L'objectif est d'assurer la qualité de l'enseignement, de la recherche et des prestations pour le bien des étudiants et des collaborateurs, mais aussi de rétablir la crédibilité de l'Institut", a-t-il ajouté.
"Comportement intolérable" et "perte de confiance"
Selon 20minutes, qui a révélé l'affaire, il était reproché à ce professeur des tweets polémiques publiés sur le réseau X, dont un en arabe, publié le matin du 7 octobre. Il y remerciait "la résistance palestinienne" qui, via les attaques du Hamas dans le sud d'Israël, lui avait offert "le meilleur cadeau que j'aie reçu pour mon anniversaire".
Dans un autre message, il aurait commenté une vidéo du Hamas avec les mots "Shabbat Shalom" – "Paix du shabbat", une salutation en hébreu pour souhaiter un bon week-end ou jour sanctifié. Ces contributions en ligne ont depuis été supprimées.
"Le licenciement immédiat est motivé par le comportement intolérable et la perte de confiance qui en découle", a expliqué le secrétaire général de l'Université de Berne et responsable du service juridique Christoph Pappa. Il a qualifié les messages "d'inacceptables, de cyniques et d'inhumains".
L'ISNO avait déjà fait paraître un avis le 10 octobre sur son site internet expliquant se distancier de ces "publications inacceptables".
Enquête administrative
Une autre mesure visant à garantir la qualité de l'enseignement et à rétablir la crédibilité de l'Institut est l'ouverture d'une enquête administrative. La direction de l'Institut, ses processus et ses prises de position seront soumis à une expertise externe.
Serena Tolino, la codirectrice – qui est l'épouse du professeur licencié – est relevée de ses fonctions le temps de l'enquête, qui devrait durer environ deux mois. D'éventuelles autres mesures ne pourront toutefois être prises que sur des bases solides et dans le respect du cadre juridique.
Cette affaire pourrait aussi avoir un volet pénal. Le Ministère public bernois examine actuellement les faits pour savoir s'ils sont constitutifs d'une infraction pénale. L'examen n'est pas encore terminé, a indiqué un porte-parole à Keystone-ATS.
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sjaq et l'ats