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La Fondation Digger agrandit son site de production de démineuses

La Fondation Digger à Tavannes (BE) va agrandir son unité de production de démineuses, très demandées en Ukraine
La Fondation Digger à Tavannes (BE) va agrandir son unité de production de démineuses, très demandées en Ukraine / 19h30 / 2 min. / le 24 janvier 2024
Face à la forte demande, de la part de l'Ukraine notamment, la Fondation Digger a décidé d'agrandir son unité de production de démineuses, qu’elle développe et conçoit de A à Z à Tavannes (BE). Grâce à la mise à disposition de nouveaux locaux par la commune, elle espère ainsi tripler sa production de machines.

Les démineuses de toutes sortes sont très demandées en Ukraine, où quelque 156'000 km2 doivent être assainis. "Le gouvernement ukrainien a fait des pieds et des mains pour en obtenir. L’année passée, ils en ont importé une centaine à peu près", explique Frédéric Guerne, le directeur de la Fondation Digger, dans le 19h30 de la RTS.

Depuis 1998, l'organisation à but non lucratif produit des machines de déminage. Aujourd'hui, celles-ci sont capables de nettoyer l’équivalent d’un terrain de football par jour. Un de ses exemplaires travaille actuellement en Ukraine.

>> Revoir les précisions du 19h30 sur ce sujet :

Un engin de déminage bernois à la pointe de la technologie doit bientôt partir pour l’Ukraine
Un engin de déminage bernois à la pointe de la technologie doit bientôt partir pour l’Ukraine / 19h30 / 2 min. / le 18 février 2023

Mais, tout comme les autres fabricants de démineuses, la Fondation Digger s'est rendu compte que face à l'énorme demande ukrainienne, elle n'arrivait pas à suivre. "On a été pris au dépourvu", indique-t-il. "Les chaînes de production n’étaient pas adaptées".

Augmentation de la production

Digger a donc décidé de prendre des mesures. Il y a peu encore, la Fondation voulait délocaliser une partie de sa production en Ukraine, mais cela n’a pas été possible. Elle a donc décidé d’augmenter sa production à Tavannes (BE), où elle est établie. L'objectif est de tripler le personnel et de produire entre cinq et sept machines par année, contre deux actuellement.

Pour Frédéric Guerne, cette décision était nécessaire pour apporter une aide de qualité à l'Ukraine. "Si on ne le fait pas, on n’existera plus, parce que les autres vont le faire et les autres vont le faire de manière économique. Nous, on a des valeurs ajoutées", affirme-t-il, rappelant que "Digger est une ONG".

"On produit et on vend ces machines, bien sûr, mais on le fait dans un contexte, avec toute une vision humanitaire derrière", poursuit-il.

Espaces supplémentaires

Afin de produire davantage, Digger a dû se doter d'espaces supplémentaires. 200 mètres carrés sont donc actuellement en train d’être aménagés. C’est la commune de Tavannes, en tant que propriétaire des bâtiments, qui a pris en charge la transformation des locaux.

"C’était quand même relativement conséquent", reconnaît Fabien Vorpe, maire de Tavannes. "Les machines sont lourdes, on a dû mettre toute une quantité de pieux pour soutenir le sol, mais on est fier de pouvoir y arriver", ajoute-t-il.

Depuis ses débuts, Digger a produit 17 machines qui sont toutes actives dans le monde entier. L’aventure continue donc et le rythme va encore s’accélérer à l’avenir.

Une conférence internationale sur le déminage humanitaire en Ukraine se tiendra à Genève en octobre prochain. Le Conseil fédéral a décidé il y a quelques mois d'attribuer 100 millions de francs pour le déminage du pays.

>> Relire : La Suisse engagera 100 millions de francs pour déminer l'Ukraine

Sujet TV: Daniel Bachmann

Adaptation web: Emilie Délétroz

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