Le camp bourgeois conserve sa majorité au gouvernement bernois

C’était l'une des grosses interrogations de ces élections: l’alliance de droite qui a bien marché pendant la campagne va-t-elle se retranscrire dans les urnes? La réponse est un oui clair et limpide.

Astrid Bärtschi a été élue assez facilement alors que Le Centre n’est pas l'un des partis principaux dans le canton de Berne. Il s’agit d’un signe clair que l’électorat PLR et UDC a joué le jeu de cette alliance, estime Cédric Adrover dans le 19h30.

Par contre, de l’autre côté, il y aura peut-être des comptes à rendre, car Erich Fehr (PS) est huitième, avec un écart conséquent, surtout avec ses colistiers.

>> Les précisions de Cédric Adrover dans le 19h30 :

On prend les mêmes et on continue. C’est ainsi que l’on pourrait résumer ces élections cantonales bernoises. A un détail près. Béatrice Simon du Centre qui ne se représentait pas est remplacée par une autre femme, du même parti, Astrid Bärtschi, tirée par les locomotives de la liste bourgeoise.

"On est toujours tendu avant de connaître les résultats, mais là je suis très heureuse. Aujourd’hui, on va célébrer un peu", a-t-elle réagi dans le 19h30.

>> Regarder le sujet du 19h30 avec la réaction d’Astrid Bärtschi :

Au Grand Conseil bernois, l'équilibre gauche-droite a été conservé presque intact. Par rapport à 2018, le camp bourgeois (Centre compris) détient désormais 97 des 160 sièges du Parlement cantonal (60,6%), contre 96 avant ces élections. La gauche (Parti évangélique compris) en détient 63 (39,4%).

Mais cette stabilité cache une forte poussée des deux partis écologistes, les Verts et les Vert'libéraux. Tous deux progressent de cinq sièges, le premier au détriment du PS, qui en perd 6, et le second au détriment de l'UDC et du PLR, qui en perdent chacun deux.

Au milieu de l'hémicycle, le Centre (ex-PDC et PBD) et le Parti évangélique bernois restent stables, avec respectivement 12 et 9 sièges.

>> La nouvelle répartition des sièges au sein du Grand Conseil bernois :

Les élections bernoises n'ont pas suscité un grand enthousiasme au sein de la population. La participation a atteint 31,2%, en légère progression par rapport à 2018 (29,5%).

Dans l'arrondissement du Jura bernois elle s'est élevée à 29,3% et dans celui de Biel/Bienne à 26,2%.

Dans le canton de Vaud, la participation lors des élections cantonales de dimanche dernier avait atteint 34,3%

Dans le camp des déçus de ces élections se trouve le maire de Bienne Erich Fehr (PS). Arrivé en huitième position, il n’est pas parvenu à faire basculer le Conseil-exécutif à gauche.

"Je suis bien sûr déçu", a-t-il réagi dans Forum. "Nous avons lutté pendant plusieurs mois pour arriver à ce changement, pour que je puisse entrer au Conseil-exécutif et faire basculer la majorité. Mais nous n’avons pas réussi. Je pense que pour le canton de Berne, c’est dommage, car les sujets que nous défendions, comme la solidarité sociale, la durabilité, la mobilité douce ou la réduction de la charge des primes maladie, ne pourront pas être traités comme nous l’aurions voulu."

"Logique que les femmes soient devant" au PS

Avec 87'765 voix, Erich Fehr est arrivé derrière sa collègue de parti Evi Allemann (115'757) et la Verte Christine Häsler (120'981). Une situation qui ne l'étonne qu'à moitié. "Comme la gauche fait une politique volontariste de promotion des femmes, c’est logique qu'elles soient devant."

Et qu'a-t-il manqué à la gauche pour faire ce basculement? "Je pense qu’il y a eu une forte solidarité du côté de la droite", répond-il. "Et comme le canton de Berne est à gauche dans les milieux urbains seulement, si la droite est solidaire, c’est très compliqué pour la gauche d’obtenir la majorité."

>> Voir sa réaction complète dans Forum :

Réélu au gouvernement bernois, le chef de la Direction de la santé Pierre Alain Schnegg (UDC) est arrivé en quatrième position des suffrages. Une réélection qui l'enchante, comme il l'a exprimé au micro de l'émission Forum de la RTS dimanche soir.

"Ça fait extrêmement plaisir d’avoir été réélu et bien réélu. Cela démontre que les citoyennes et les citoyens ont certainement apprécié la manière dont nous avons mené la législature et les deux années de crise."

Dernier élu en 2018

Sa gestion de la crise sanitaire lui a octroyé une nouvelle visibilité. Pour rappel, lors des dernières élections cantonales en 2018, il était arrivé en queue de classement, à la 7ème place.

A ses yeux, le fait qu'une majorité de droite perdure au gouvernement est un réel soulagement. "C’est une bonne chose pour le canton de Berne surtout au vu des défis que nous aurons durant les prochaines années", a-t-il estimé.

>> Voir sa réaction complète dans Forum :

Les résultats de l'arrondissement de Berne ont propulsé le socialiste Christoph Ammann en tête à l'issue de l'élection au Conseil-exécutif bernois. Avec 122'356 suffrages, l'actuel directeur de l'économie, de l'énergie et de l'environnement du canton devance le PLR Philippe Müller (121'085) et la Verte Christine Häsler (120'981).

Longtemps en tête, le ministre de la Santé Pierre Alain Schnegg, 7ème en 2018, se place finalement au 4ème rang avec 117'143 voix. Il termine nettement devant son concurrent pour le siège dévolu au Jura bernois, l'autonomiste socialiste Peter Gasser, qui finit 12ème avec 15'992 votes.

Evi Allemann (PS) suit avec 115'757 suffrages. Elle devance la nouvelle venue au gouvernement, la centriste Astrid Bärtschi-Mosimann, installée au 6ème rang. Cette dernière se paie le luxe de terminer devant le sortant UDC Christoph Neuhaus, dernier élu.

Derrière, le maire socialiste de Bienne Erich Fehr est distancé (87'765 voix). Son échec empêche la gauche de reprendre la majorité au sein du gouvernement du canton.

Le camp bourgeois a conservé sa majorité au gouvernement bernois. Les six ministres sortants ont tous été facilement réélus. Ils seront rejoints par la candidate centriste Astrid Bärtschi-Mosimann, 6ème avec 109'733 voix, qui récupère le siège de sa collègue de parti, la sortante Beatrice Simon.

La gauche échoue à reprendre une majorité qu'elle avait perdue en 2016 lors de l'élection complémentaire ayant suivi le départ du conseiller d'Etat socialiste Andreas Rickenbacher. Le maire socialiste de Bienne Erich Fehr se présentait, mais il échoue à la 8ème place, avec quelque 22'000 voix de retard sur Astrid Bärtschi-Mosimann.

En plus des élections cantonales, le Jura bernois élisait dimanche les 24 membres du Conseil du Jura bernois (CJB). L'UDC reste le parti le plus fort de cette sorte de Parlement régional qui défend les intérêts de la population de la partie francophone du canton.

L'UDC comptera au CJB 8 sièges (+1), le PS 3 (-2), le PLR 3 (-2), Les Verts 3 (=), le Parti socialiste autonome Moutier 2 (-1), Ensemble socialiste 2 (+2), Le Centre 1 (=), le PEV 1 (+1) et l'UDF 1 (+1). Les élus devront en particulier se pencher sur l'avenir de la région après le départ de Moutier.

Compétences décisionnelles

Le CJB dispose de compétences décisionnelles en matière culturelle et de demandes de subventions. Il bénéficie aussi de compétences décisionnelles en matière de nominations de représentants du Jura bernois dans différentes instances. Le CJB peut aussi prendre position dans des procédures de consultation.

C'était la première fois que les élections s'effectuaient sur un cercle électoral unique comprenant l'entier du Jura bernois et plus sur les trois anciens districts avec un nombre de sièges garanti pour chacun d'entre eux. Cet organe politique régional est entré officiellement en fonction en 2006.

Dans le Jura bernois, l'UDC reste le parti le mieux représenté au Grand Conseil avec 4 élus sur 12. Le PLR et le PS campent sur leurs positions avec chacun deux élus.

Les autonomistes de Moutier n'auront plus qu'un siège, le second étant remplacé par un élu de la liste Ensemble socialiste (ES), parti qui se définit comme un mouvement de l'après-Question jurassienne.

Equilibre conservé

Les Verts et le Parti évangélique conservent eux chacun un siège. Le rapport des forces politiques reste ainsi inchangé au Grand Conseil pour le Jura bernois, avec 6 sièges de part et d'autre de l'échiquier politique.

Pour la première fois, les socialistes du Jura bernois avaient apparenté leurs listes. Jusqu'à présent, ils partaient divisés en raison de leurs divergences sur la Question jurassienne: le Parti socialiste du Jura bernois (PSJB) est antiséparatiste et le Parti socialiste autonome (PSA) est autonomiste. Mais avec le vote sur le transfert de Moutier (BE) dans le canton du Jura, la Question jurassienne est considérée comme résolue. Les listes vertes complétaient cette coalition.

Les résultats de l'arrondissement de Thoune ont permis à la centriste Astrid Bärtschi-Mosimann d'accentuer encore son avantage sur Erich Fehr. Elle possède désormais plus de 22'500 voix d'avance, alors qu'il ne manque plus que les résultats de la Ville de Berne et de ses environs.

1. Pierre Alain Schnegg (UDC)  – 74'418 voix
2. Philippe Müller (PLR) – 73'422
3. Christoph Neuhaus (UDC) – 66'190
4. Astrid Bärtschi-Mosimann (Centre) – 65'686
5. Christoph Ammann (PS) – 63'229
6. Christine Häsler (Verts) – 62'578
7. Evi Allemann (PS) – 58'323

8. Erich Fehr (PS) – 43'094
9. Christine Grogg (PEV) – 28'727
10. Casimir von Arx (Vert'lib) – 18'771

La participation se monte à 29,5%.

La Ville de Moutier, pour sa dernière élection cantonale bernoise avant son rattachement au canton du Jura, a plébiscité le candidat de la gauche autonomiste Peter Gasser. Il a remporté 729 suffrages dans la commune, contre 557 pour son rival UDC Pierre Alain Schnegg. Erich Fehr (PS) complète le trio de tête avec 442 voix.

Sur l'ensemble de l'arrondissement du Jura bernois, Pierre Alain Schnegg devance toutefois très largement Peter Gasser (6425 voix contre 2689) et va conserver le siège du gouvernement qui revient à la région francophone.

Première grande ville à avoir rendu son verdict, Bienne a plébiscité la sortante socialiste Evi Allemann, qui remporte 9220 suffrages. Elle devance la Verte Christine Häsler (9074).

Le maire de la ville Erich Fehr (PS) n'est "que" troisième (8742) et ne reprend qu'un peu plus de 2000 voix à sa rivale Astrid Bärtschi-Mosimann (Centre) dans la course au 7ème siège de la sortante Beatrice Simon. Il compte encore quelque 18'000 voix de retard.

Sauf grosse surprise dans les résultats de la ville de Berne, la droite devrait donc conserver sa majorité de quatre contre trois au gouvernement cantonal. Pour l'heure, la participation se monte à 29,3%.

Les résultats commencent à tomber du côté du Grand Conseil bernois. Pour l’heure, seuls la Haute Argovie et l'Emmental ont rendu leur verdict. Dans ces deux arrondissements, c'est l’UDC qui arrive en tête des suffrages.

En Haute-Argovie, l'UDC a même réussi à gagner un siège par rapport aux dernières élections de 2018, au détriment du Parti socialiste.

L'arrivée des résultats de l'Emmental, 7ème arrondissement sur 10 à rendre son verdict, a permis à l'UDC Pierre Alain Schnegg de ravir de peu la tête des élections au gouvernement bernois au PLR Philippe Müller, avec 53'837 voix contre 52'584.

Astrid Bärtschi-Mosimann compte désormais environ 20'000 voix d'avance sur Erich Fehr. Les derniers résultats qui doivent encore tomber sont ceux de Berne, Bienne et Thoune, les trois plus grandes villes du canton.

Dans l'arrondissement du Jura bernois, le sixième sur dix à rendre ses résultats, le ministre de la Santé Pierre Alain Schnegg (UDC) l'emporte (6425 voix), devant le PLR Philippe Müller (4481) et l'UDC Christoph Neuhaus (4441).

Son concurrent direct pour le siège réservé au Jura bernois, le socialiste autonomiste Peter Gasser, est 9e avec un peu moins de la moitié des suffrages de son rival UDC.

Le maire de Bienne Erich Fehr (PS) termine lui de peu devant sa rivale Astrid Bärtschi-Mosimann (Centre) dans la course au siège de la sortante Beatrice Simon, avec 4166 voix contre 4014.

A noter que la ville de Bienne fait partie d'un autre arrondissement électoral.

L’élection au Conseil d’Etat bernois s’oriente vers un résultat dans la continuité, avec les six sortants réélus - Christoph Ammann (PS), Evi Allemann (PS) et Christine Häsler (Verte) pour la gauche, Pierre Alain Schnegg (UDC), Christoph Neuhaus (UDC) et Philippe Müller (PLR) pour la droite.

Pour l'heure, c'est la centrise Astrid Bärtschi-Mosimann qui devrait remplacer la sortante (également centriste) Beatrice Simon. Le camp bourgeois conserverait ainsi sa majorité de quatre contre trois, mais il n'est pas encore exclu que le résultat des villes permette au maire de Bienne PS Erich Fehr de refaire son retard.

Cinq arrondissements bernois ont désormais rendu leur verdict. Les résultats de Berne et de Bienne, eux, sont encore attendus.

C'est toujours le ministre de la Sécurité PLR Philippe Müller qui obtient le plus de suffrages (34'654), devant le ministre de la Santé Pierre Alain Schnegg (34'281) et celui des Travaux publics et des transports Christoph Neuhaus, UDC également (31'598).

Astrid Bärtschi-Mosimann, 4ème avec 30'420 voix, a désormais deux fois plus de voix qu'Erich Fehr, 8ème et premier non-élu, avec 15'984 voix.

1. Philippe Müller (PLR) - 34'654 voix
2. Pierre Alain Schnegg (UDC) - 34'281
3. Christoph Neuhaus (UDC) - 31'598
4. Astrid Bärtschi-Mosimann (Centre) - 30'420
5. Christoph Ammann (PS) - 28'114
6. Christine Häsler (Verts) - 27'528
7. Evi Allemann (PS) - 24'274

8. Erich Fehr (PS) - 15'984
9. Christine Grogg (PEV) - 13'277
10. Casimir von Arx (Vert'lib) - 8077

La participation se monte à 30,2%

Comme attendu, le conseiller d'Etat UDC Pierre Alain Schnegg devrait facilement conserver le siège réservé au Jura bernois par la Constitution.

Le directeur de la santé, très exposé médiatiquement durant la crise du Covid, devance nettement son unique opposant, le député de la gauche autonomiste Peter Gasser, avec 17'884 suffrages contre 915.

Après dépouillement des résultats de trois arrondissements sur dix, le candidat du PLR Philippe Müller mène la course avec 18'162 voix, devant les UDC Pierre Alain Schnegg (17'884) et Christoph Neuhaus (16'753).

Dans la course au siège de la sortante centriste Beatrice Simon, Astrid Bärtschi-Mosimann, 5ème avec 15'446 voix, devance pour l'heure nettement le PS Erich Fehr, 8ème et premier non-élu, avec 7757 voix.

Les votes proviennent toutefois jusqu'ici essentiellement d'arrondissements plutôt ruraux, où Astrid Bärtschi-Mosimann bénéficie d'un avantage par rapport au maire de Bienne Erich Fehr. A l'exception d'Interlaken, Spiez, Brienz et Langenthal, les principales villes bernoises n'ont pas encore rendu leur verdict.

1. Philippe Müller (PLR) - 18'162 voix
2. Pierre Alain Schnegg (UDC) - 17'884
3. Christoph Neuhaus (UDC) - 16'753
4. Christoph Ammann (PS) - 15'476
5. Astrid Bärtschi-Mosimann (Centre) - 15'446
6. Christine Häsler (Verts) - 15'203
7. Evi Allemann (PS) - 12'767

8. Erich Fehr (PS) - 7757
9. Christine Grogg (PEV) - 7615
10. Casimir von Arx (Vert'lib) - 3976

La participation se monte à 29,0%.

Un premier arrondissement bernois a rendu ses résultats, celui d'Interlaken-Oberhasli (Oberland). Il place en tête la Verte Christine Häsler avec 6691 voix.

Les six sortants terminent parmi les 7 premiers rangs. La candidate du Centre Astrid Bärtschi-Mosimann, 6ème avec 4584 voix, devance nettement le PS Erich Fehr (2712 voix).

1. Christine Häsler (Verts)
2. Christoph Ammann (PS)
3. Pierre Alain Schnegg (UDC)
4. Philippe Müller (PLR)
5. Christoph Neuhaus (UDC)
6. Astrid Bärtschi-Mosimann (Centre)
7. Evi Allemann (PS)

8. Erich Fehr (PS)
9. Christine Grogg (PEV)
10. Casimir von Arx (Vert'lib)

La participation se monte à 30,1%.

En 2018, c'est Beatrice Simon (alors PBD, fusionné depuis avec le PDC, devenu le Centre) qui avait été la mieux élue au gouvernement bernois, avec 126'207 voix. Elle avait devancé le PS Christoph Ammann et l'UDC Christoph Neuhaus. Evi Allemann (PS), Philippe Müller (PLR), Christine Häsler (Verts) et Pierre Alain Schnegg (UDC) suivaient.

Derrière Pierre Alain Schnegg (97'051 voix), l'écart était fait avec le 8e candidat et premier non-élu, le PS Christophe Gagnebin (75'785 voix).

Beatrice Simon ne se représentant pas cette année, la bataille pour le 1er rang s'annonce serrée entre les candidats PS et UDC.

>> Les précisions de Cédric Adrover dans le 12h45 :

Dans la Sporthalle Weissenstein à Berne, le dépouillement des bulletins des élections cantonales bernoises bat son plein.

Les résultats intermédiaires et finaux de l’élection du Conseil-exécutif seront publiés à partir de 13h30 environ, indique la chancellerie. Ceux de l'élection au Grand Conseil le seront à partir de 17h00 environ.

Pour augmenter les chances du maire de Bienne Erich Fehr, qui vise le siège de la sortante centriste Beatrice Simon, seule à ne pas se représenter, le camp rose-vert a renoncé à présenter des candidats dans le Jura bernois pour attaquer le siège francophone occupé par Pierre Alain Schnegg. Même s'il ne représente que 5,1% de la population du canton de Berne, le Jura bernois a en effet droit, selon la Constitution, à l'un des sept sièges du gouvernement cantonal.

La gauche d'obédience autonomiste ne s'est toutefois pas ralliée à cette stratégie, jugeant qu'il fallait malgré tout offrir un choix aux électeurs et éviter une élection tacite du conseiller d'Etat UDC de Champoz. Elle s'est donc lancée dans la course au Conseil-exécutif avec le député au Grand Conseil Peter Gasser. Cette candidature ne figure pas sur le ticket rose-vert, mais est portée par Ensemble socialiste (ES), un mouvement de l'après-Question jurassienne.

Tout autre résultat qu'une réélection du chef de la Direction de la santé comme représentant du Jura bernois à l'exécutif constituerait toutefois une énorme surprise. Sa gestion de la crise sanitaire lui a octroyé une nouvelle visibilité.

Les élections au Grand Conseil sont scrutées avec attention, car elles ont valeur de test une année et demie avant les élections fédérales. Le canton de Berne constitue en effet une sorte de baromètre de la force électorale des partis.

Avec ses 160 élus, le Parlement bernois est fortement ancré à droite avec 46 UDC, 37 socialistes, 20 PLR, 14 Verts, 14 élus du Centre, 11 Vert'libéraux, 10 élus du Parti évangélique, 5 UDF, 2 PSA et 1 élu de l'alternative de gauche.

Les précédentes élections de 2018 avaient vu une très légère progression de la gauche (+1 siège). L'UDC, bien que toujours nettement le premier parti du canton, avait perdu quelques plumes face au PLR (-3 sièges, +3 pour le PLR), tandis que le PS avait ravi deux sièges au parti évangélique et un aux Verts.

Gauche unie dans le Jura bernois

Pour la première fois, les socialistes du Jura bernois apparentent leurs listes. Jusqu'à présent, ils partaient divisés en raison de leurs divergences sur la Question jurassienne. Le Parti socialiste du Jura bernois (PSJB) est antiséparatiste et le Parti socialiste autonome (PSA) est autonomiste.

Mais avec le vote sur le transfert de Moutier (BE) dans le canton du Jura, la Question jurassienne est considérée comme résolue. Les listes vertes complètent cette coalition de gauche. La Constitution bernoise garantit 12 sièges aux députés du Jura bernois.

>> L'actuelle répartition des sièges :

Au Conseil-exécutif (terme utilisé pour désigner le gouvernement dans le canton de Berne), les six conseillers d'Etat en lice pour un nouveau mandat devraient être réélus; tout autre scénario constituerait un séisme politique. Le camp rose-vert reconduit Christoph Ammann (PS), Evi Allemann (PS) et Christine Häsler (Verte). Du côté du camp bourgeois, Pierre Alain Schnegg (UDC), Christoph Neuhaus (UDC) et Philippe Müller (PLR) se représentent.

L'intérêt se focalise sur le siège laissé vacant par Beatrice Simon (Le Centre). Comme trois sortants de droite et trois sortants de gauche repartent en course, l'enjeu est de taille puisque le septième siège décidera de l'orientation droite/gauche du gouvernement bernois.

Lutte à deux pour le septième siège

Pour occuper ce siège vide, le camp rose-vert présente le socialiste Erich Fehr, maire de Bienne depuis 11 ans et bilingue. Sans aucun doute le candidat des villes. Mais est-il aussi populaire dans le reste du canton?

A droite, le camp bourgeois met aux côtés des sortants UDC et PLR la centriste Astrid Bärtschi, une femme du Centre pour remplacer une femme du Centre. Peu connue du grand public, elle reconnaît que "c'est un avantage d'être sur ce ticket" de droite.

>> En lire plus : Le Conseil d'Etat du canton de Berne va-t-il rester à droite ou pencher à gauche?

>> Ecouter l'analyse du 12h30 de la RTS peu avant les premiers résultats :

Keystone - Peter Schneider

La ville de Moutier, qui a accepté son rattachement au canton du Jura le 28 mars 2021, va participer pour la dernière fois à une élection cantonale bernoise.

Politiquement, faut-il s’engager à Berne pour une commune qui va partir? Prise de température auprès de plusieurs candidats au Grand Conseil.

>> En lire plus : Moutier se prépare à ses dernières élections cantonales bernoises

Un nombre record de candidates et candidats sont en lice pour les élections au Grand Conseil bernois du 27 mars. Ce sont 2213 personnes qui se disputent les 160 sièges à repourvoir au Parlement cantonal. Au total, 158 listes ont été déposées à la Chancellerie d'Etat.

>> En lire plus : Un record de 2213 candidates et candidats au Grand Conseil bernois