Les écoles pourront lancer jusqu'au 31 mai des actions pour financer une machine de déminage. Elles pourront soit organiser des événements comme la vente de pâtisseries pour récolter de l'argent ou sensibiliser la population en la dirigeant vers la plateforme de financement participatif.
"C'est un projet fou, très ambitieux que de récolter un million de francs", a souligné mercredi à Tavannes le directeur d'un syndicat scolaire régional Thierry Gyger. Les directions d'écoles, libres de choisir leurs actions, ont déjà fait part de leur enthousiasme à l'idée de participer à ce projet.
Cette démarche repose sur l'engagement d'étudiants du Centre de formation professionnelle Berne francophone (Ceff) du domaine commerce à Tramelan qui vont gérer la plateforme de financement participatif.
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Direction l'Ukraine
Directeur et fondateur de la fondation Digger, Frédéric Guerne n'a pas caché son enthousiasme de voir des jeunes participer à un tel projet. Une fois terminé l'engin ira directement sur le terrain. "On a déjà livré deux machines à l'Ukraine", a rappelé cet ingénieur, ajoutant que ce pays en guerre est le plus miné de la planète.
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Les mines sont une manière particulièrement perfide de faire la guerre
Le canton de Berne apporte aussi son soutien à ce projet. "Les mines sont une manière particulièrement perfide de faire la guerre", a déclaré la conseillère d'Etat bernoise Christine Häsler. "Je suis reconnaissante à la fondation Digger d'agir contre cette forme barbare de guerre", a-t-elle ajouté.
Ce projet s'accompagne d'une communication ludique et pédagogique. L'illustratrice Caro a ainsi imaginé et conçu deux bandes dessinées explicatives. Ces planches font partie intégrante du kit pédagogique transmis aux enseignants qui serviront de relais pour la promotion du projet.
Machine blindée et télécommandée
Conçu et construit dans les ateliers à Tavannes, le Digger D-250 est un engin à chenilles qui résulte d'un croisement entre un tracteur et un blindé. D'un poids de douze tonnes, l'engin blindé est équipé à l'avant d'une fraise de déminage qui défriche la végétation.
Ce système permet de labourer le sol à haute vitesse, détruisant les mines antipersonnel ou antichar en les broyant ou en les faisant détonner. Les Digger D-250 sont télécommandés de sorte que leurs pilotes peuvent se tenir à une distance garantissant leur sécurité. La machine est capable de déminer entre 300 et 1800 m2 par heure contre 5 à 20 m2 par jour quand le déminage est fait manuellement.
ats/hkr