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Le base-jump en tandem n'est pas accueilli à bras ouverts à Lauterbrunnen

A Lauterbrunnen, haut lieu du base jump, les sauts en duo ont fait leur apparition mais ne plaisent pas à tout le monde.
A Lauterbrunnen, haut lieu du base jump, les sauts en duo ont fait leur apparition mais ne plaisent pas à tout le monde. / 12h45 / 2 min. / le 3 avril 2024
Dans les Alpes bernoises, le village de Lauterbrunnen est l’un des hauts lieux du base-jump. Les sauts en duo y ont fait leur apparition et ne sont pas du goût de tout le monde.

Le docteur Marcel Geser est base-jumper dans l’âme et dans le cœur. Il connaît la vallée de Lauterbrunnen comme sa poche et s’engage pour son sport en tant que président de la Swiss Base Association.

La nouvelle tendance dans cette discipline est le saut en tandem. Elle est pratiquée à Lauterbrunnen, comme le montrent certaines vidéos sur les réseaux sociaux. Toutefois, cette variante n’est pas forcément accueillie à bras ouverts.

Une variante encore plus risquée

"Les sauts en tandem sont nettement plus dangereux, parce que l’un des deux protagonistes est un néophyte", explique Marcel Geser. "Si le duo prend mal son élan depuis la falaise, l’ouverture du parachute peut être incomplète et les deux base-jumpers risquent de se fracasser sur la falaise", indique-t-il.

Mis à part les risques d’accident, le saut en tandem génère aussi des craintes quant à l’acceptation de ce sport dans cette vallée bernoise.

"Tout le monde n’aime pas le base-jumping à Lauterbrunnen, mais les pratiquants y sont pour l’instant acceptés. Nous craignons qu’un éventuel accident en tandem puisse nous donner mauvaise presse ou carrément faire monter la pression jusqu’à interdire l’accès de la vallée aux base-jumpers", déclare Marcel Geser.

A noter que, selon lui, il n'y a pas eu d'accident mortel en Suisse lors d'un saut en duo, alors que plus de 100 personnes sont mortes du base-jump dans le pays.

Interdiction possible

Une telle interdiction est possible en Suisse, d’après l’Office fédéral de l’aviation civile (OFAC). Le base-jumping simple ne pose pas de problème, tant qu’il y a accord entre l'association des base-jumpers et les communes.

Le développement du base-jumping tel que nous l’avons connu ces cinq dernières années est acceptable pour nous

Karl Näpflin, président de la commune de Lauterbrunnen

"L’Office fédéral de l’aviation civile ne décèle aucun danger dû au base-jumping pour la population. Le base-jumping en tandem, en revanche, représente un risque élevé. (…) Les communes, en tant que propriétaires des terres, sont habilitées de ce fait à édicter des interdictions", écrit l'OFAC.

Un développement jugé "acceptable"

Les compagnies d’assurance refusent de couvrir le base-jumping en tandem, le considérant comme une activité à haut risque.

Mais à Lauterbrunnen, les autorités ne semblent pas pressées de prendre des dispositions peu favorables au tourisme volant.

"Le développement du base-jumping tel que nous l’avons connu ces cinq dernières années est acceptable pour nous. Il y a une bonne collaboration avec l'association suisse de base-jump et les personnes qui viennent sauter ici", affirme Karl Näpflin, le président de la commune de Lauterbrunnen.

Autant dire qu’une interdiction n’est pas à l’ordre du jour et que le base-jumping a de beaux jours devant lui à Lauterbrunnen.

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