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Une journée avec la gouvernante du Bellevue Palace à Berne, gardienne de la perfection de l'accueil

Portrait de la gouvernante de l’hôtel de luxe Bellevue, à Berne
Portrait de la gouvernante de l’hôtel de luxe Bellevue, à Berne / 19h30 / 3 min. / hier à 19:30
Situé juste à côté du Palais fédéral, le Bellevue Palace accueille tous les chefs d'Etat et les plus grandes stars de passage à Berne. Une personne veille à ce que tout soit parfait au moment de les recevoir: la gouvernante générale Ursula Goussindi.

"Je suis une personne exigeante. On devrait frôler la perfection, mais comme qui dit, la perfection n'existe pas", souligne Ursula Goussindi dimanche dans le 19h30.

Sa journée de travail, qui s'apparente à un marathon, débute dans le labyrinthe des sous-sols de l'établissement. Premier rituel: la réception de dizaines de kilos de linge propre sur des chariots. Le linge sale repart en sens inverse pour revenir le lendemain, explique la gouvernante.

Ursula Goussindi est la cheffe d'orchestre de l'ordre et de la propreté du palace qui compte 126 chambres. Le briefing avec son équipe se tient à 8h du matin dans son bureau. Ce jour-là, son premier souci sera la télécommande d'une chambre qui n'a plus de piles.

"Malheureusement, c'est arrivé. Ça n'aurait pas dû arriver", déplore Ursula Goussindi, qui s'empresse de remettre la télécommande munie de nouvelles piles à une employée.

Le souci du détail

Dans le hall monumental de l'hôtel, rien n'échappe à la vigilance de la gouvernante générale. Elle s'arrête devant un vase. "On voit que les fleurs commencent à fatiguer un petit peu", dit-elle. Puis, devant un canapé: "Le velours, c'est très beau quand tout est mis dans le bon sens", relève-t-elle, en caressant le tissu dans le sens du poil pour en uniformiser l'aspect. Elle soulève ensuite l'assise, pour vérifier qu'aucune cacahuète ne se soit glissée dessous. "Exactement ce que je vous dis, notre collègue qui a fait ça devait être un peu pressé", regrette-t-elle en constatant que de la crasse subsiste sous le coussin.

Ces fleurs dans le hall doivent être de première fraîcheur. [RTS]
Ces fleurs dans le hall doivent être de première fraîcheur. [RTS]

Elle part ensuite préparer la suite présidentielle. Non sans faire d'abord un détour chez la fleuriste du palace. Ursula Goussindi à l'œil sur tout. Le client étant chinois, elle s'assure qu'il n'y aura pas de fleurs blanches dans sa chambre, symboles de deuil dans son pays.

"Je ne dirais pas que ce serait un incident diplomatique, mais oui, ce serait un faux pas", sourit-elle.

Avant l'arrivée d'un hôte prestigieux, elle ne laisse aucune place à l'erreur. "On va tout vérifier", appuie-t-elle, en contrôlant la propreté des tiroirs d'une commode.

Clinton, Macron, Xi...

Les plus grands ont dormi dans le lit de la suite présidentielle: Bill Clinton, par exemple, et le président français l'an dernier. "A ce que je sache, Emmanuel Macron dort très peu. Je ne sais donc pas s'il a bien dormi", révèle la gouvernante.

Le président chinois Xi Jinping a également signé le livre d'or de cette suite blindée.

Chaque arrivée de chef d'Etat représente un défi pour la sécurité. Balcon, porte-fenêtre, oreillers ou encore air conditionné: tout doit être inspecté. Les mesures de précaution peuvent aller plus loin encore: la télévision est remplacée et de l'eau minérale est achetée dans un supermarché pour la mettre dans les humidificateurs.

Ursula Goussindi arpente les couloirs du Bellevue, s'assurant que tout soit absolument parfait pour l'accueil des clients. [RTS]
Ursula Goussindi arpente les couloirs du Bellevue, s'assurant que tout soit absolument parfait pour l'accueil des clients. [RTS]

Toujours en mouvement

Dans le dédale du palace, le marathon de cette dernière continue. "Je pense qu'on doit faire dans les 10 kilomètres", note Ursula Goussindi, sa tablette et son téléphone toujours en main où qu'elle aille.

Elle donne aussi un coup de main aux femmes de chambre pour apprêter un lit. Déchaussée, car il n'est plus question de marcher sur la moquette en chaussures une fois qu'elle a été aspirée.

Gouvernante générale, c'est être la clé de voûte d'un palace qui scintille.

Sujet TV: Théo Jeannet

Adaptation web: ami

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