Contactée vendredi par l'agence de presse Keystone-ATS, sa fille a confirmé les informations des journaux Tamedia. Werner Martignoni a quitté ce monde volontairement chez lui, dans la banlieue de Berne, en compagnie de sa femme et en présence de ses proches. Il souffrait d'infirmités physiques.
Au cours de sa carrière, l'économiste et journaliste de la NZZ a occupé des fonctions pour l'UDC au niveau local, cantonal et national: président de la commune de Muri en 1965, élu au Grand Conseil en 1966, élu au gouvernement cantonal huit ans plus tard, puis au Conseil national cinq ans plus tard encore.
Candidat au Conseil fédéral
Dans son travail politique, le conflit jurassien a été un thème central. En tant que président de la délégation du Conseil d'Etat pour le Jura et directeur des finances, il a dirigé les négociations avec le nouveau canton sur la répartition des biens, qui ont finalement abouti à un concordat.
En 1979, l'UDC bernoise a désigné Werner Martignoni comme candidat au Conseil fédéral pour succéder à Rudolf Gnägi. Mais l'Assemblée fédérale lui a préféré le conseiller aux Etats grison et surveillant des prix Leon Schlumpf. Pour la première fois depuis la création de l'Etat fédéral, le canton de Berne n'était plus représenté au gouvernement suisse.
Affaire des versements clandestins
La carrière du politicien bernois se termina au rythme des affaires, dont celle des caisses noires dans la Question jurassienne dans laquelle il fut au premier plan. L'affaire de l'utilisation abusive de fonds de loterie par le gouvernement bernois a secoué le canton pendant des années. Au lieu de servir comme le veut la loi à des buts d'utilité publique ou de bienfaisance, ces fonds étaient notamment versés aux mouvements pro-bernois du Laufonnais et du Jura bernois.
Un peu plus tard, l'affaire des versements clandestins aux partis gouvernementaux avait eu des répercussions pénales pour Werner Martignoni. Il a été condamné en 1989 par la Cour suprême du canton à trois mois de prison avec sursis pour instigation à abus de confiance.
Après s'être retiré de la politique, Martignoni s'est lancé dans l'écriture. Il a traduit en bernois des œuvres de la littérature mondiale comme le Faust de Goethe et le Peer Gynt d'Ibsen.
ats/hkr