![Le groupe Tornos, ici à Moutier dans le canton de Berne. [Georgios Kefalas]](https://img.rts.ch/articles/2012/image/n0b9wo-27896673.image?w=1280&h=720 "Le groupe Tornos, ici à Moutier dans le canton de Berne. [Georgios Kefalas]")
Tornos va supprimer jusqu'à 225 postes dans l'Arc jurassien
Après un fort recul des entrées de commandes, le fabricant de machines-outils Tornos réduit la voilure et supprime un tiers de ses effectifs. Les sites de Moutier, dans le canton de Berne, et celui de La Chaux-de-Fonds (NE) sont concernés.
Coup de massue pour l'économie de l'Arc jurassien. L'entreprise Tornos supprime jusqu'à 225 emplois sur ses sites de Moutier (BE) et de La Chaux-de-Fonds (NE). C'est un tiers des effectifs (680) du fabricant de machines-outils qui disparaît ainsi. Le fabricant de machines-outils prévôtois évoque la crise de la dette en Europe ou la force du franc.
Le chômage partiel introduit en mai dernier, qui touche en moyenne un emploi sur deux, est toujours en vigueur. Les quelque 200 emplois du groupe à l'étranger ne sont pas concernés.
Le Conseil municipal de Moutier a annoncé qu'il allait mettre en place une "cellule de crise" afin de venir en aide aux employés de Tornos menacés de licenciement. Un crédit de 150'000 francs a été débloqué, a fait savoir le maire Maxime Zuber.
Licenciements pas exclus
Cette annonce était attendue mais l'ampleur de la restructuration surprend. Le 14 août, Tornos avait annoncé qu'il devait économiser entre 30 et 35 millions de francs par année en raison des mauvais résultats enregistrés au premier semestre.
Le groupe avait accusé un recul de 34,2% des entrées de commandes. Les suppressions de postes pourraient intervenir par le biais de retraites, de départs naturels ou d'autres solutions comme par exemple le transfert d'employés auprès de fournisseurs et d'autres clients. Mais des licenciements ne sont pas exclus, a annoncé le fabricant.
agences/jgal
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Le syndicat Unia est très inquiet
Pour le syndicat Unia, la suppression des 225 emplois chez Tornos illustre la détérioration du secteur de la machine-outil dans le Jura et le Jura bernois.
Le syndicat attend maintenant une réaction des pouvoirs publics. "C'est le coup de massue", a déclaré le secrétaire syndical Pierluigi Fedele.
Unia Transjurane a douze jours pour élaborer des solutions alternatives avec la commission d'entreprise pour réduire le nombre de licenciements.
"La situation est grave et très préoccupante", a estimé de son côté Jean-Pierre Chappuis, responsable de la branche MEM à Unia Transjurane.
"La quasi totalité des entreprises sont en chômage partiel ou le seront en octobre". Seules quatre entreprises de la branche ne sont pas encore concernées, selon Jean-Pierre Chappuis.
"On s'attend donc à d'autres restructurations dans la région jurassienne. Ce qui débouchera inévitablement sur un nombre important de licenciements", a-t-il ajouté.
Réorientation stratégique
Tornos a bouclé les six premiers mois de l'année sur une perte de 3,37 millions de francs, pour un chiffre d'affaires de 97 millions.
La "réorientation stratégique" doit dégager des économies annuelles de 30 à 35 millions de francs.
Lors de la publication des chiffres semestriels, Tornos avait déjà mis expliqué être confronté au déplacement des marchés dans l'industrie de la machine-outil vers les pays émergents.
Traditionnellement, le groupe est fortement implanté dans les marchés d'Europe du Sud.
Or, suite à la crise économique de 2008/2009, les marchés se sont déplacés vers l'Asie, en particulier la Chine.
Tornos entend donc renforcer sa présence dans les pays du BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine).
Une délocalisation n'est pas à l'ordre du jour, assure la direction.