Plus de 500 personnes ont témoigné lundi soir à Moutier (BE) leur solidarité envers les employés de Tornos. Le fabriquant de machines-outils a annoncé il y a une dizaine de jours la suppression de 225 emplois.
Plusieurs orateurs ont stigmatisé l'attitude du conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann, accusé de passivité. "Nous ne pouvons tolérer le discours inepte de Johann Schneider-Ammann", a déclaré le secrétaire régional de Unia Transjurane Pierluigi Fedele. Le nom du chef du Département fédéral de l'économie a aussi été sifflé.
Soutien fédéral demandé
Pour les participants à cette manifestation, les autorités fédérales doivent davantage s'impliquer pour préserver l'avenir industriel de la Suisse. Ce message sera relayé le 22 septembre à Berne au cours d'une manifestation nationale. Pour lancer cette réflexion, Unia convoquera des assises de l'industrie régionale d'ici la fin de l'année.
"Les mots me manquent et j'ai juste envie de vous dire que le coeur du Jura saigne aujourd'hui et que tous les Prévôtois souffrent", a déclaré à la foule massée sur le parking en face de l'usine Tornos Maxime Zuber. Pour le maire de Moutier, il faut plus que jamais serrer les coudes et faire front commun.
Cellule de crise
Pour soutenir les collaborateurs qui perdront leur emploi, la ville de Moutier met sur pied une cellule de crise. Un crédit de 150'000 francs a été libéré pour créer cette structure. Le nombre exact de licenciements sera connu à l'issue de la période de consultation entre partenaires sociaux à la fin de cette semaine.
Largement orientée vers l'exportation, l'économie du Jura bernois et du Jura est fortement touchée par la crise. Depuis 2008, quatre entreprises de l'industrie des machines de la région ont disparu, entraînant 200 disparitions d'emplois qui s'additionnent à 870 autres liées à des mesures de restructuration, relève Unia.
ats/ptur