Le gymnasien d'origine jordanienne qui résidait à Bienne avant d'être inculpé en juin dernier au Kenya à cause de ses liens présumés avec des insurgés islamistes somaliens est en danger de mort, affirme son avocat Me Jacques Emery. Il dénonce une détention arbitraire dans des conditions effroyables.
Depuis le mois d'octobre, il est incarcéré en isolement dans une prison de Nairobi où sont détenus des criminels dangereux. Il souffre de malaria, de typhoïde et d'affections dermatologiques liées à une mauvaise hygiène.
Ses proches, qui sont traumatisés par la situation, n'ont plus de nouvelles depuis trois à quatre mois. La mère était présente à la conférence de presse organisée dans l'étude genevoise de l'avocat. Elle n'a néanmoins pas voulu s'exprimer, préférant préserver son anonymat.
"La Suisse responsable de la situation"
En l'état, le Kenya aimerait l'expulser, mais l'interdiction d'entrée en Suisse le condamne à rester arbitrairement dans les geôles kenyanes, selon l'avocat (lire ci-contre).
"La Suisse est moralement et juridiquement responsable de cette situation", a déclaré jeudi Jacques Emery, le nouvel avocat engagé par les parents du jeune homme.
L'avocat qui n'a pas non plus de contact avec lui a sollicité différentes associations, dont Amnesty International, pour visiter son lieu de détention.
Le jeune homme donnera sa version des faits une fois qu'il sera de retour en Suisse, a encore précisé l'avocat.
ats/jgal
La Suisse interviendra si nécessaire
Le DFAE précise qu'"à cette occasion, si son état de santé l'exige, l'ambassade de Suisse à Nairobi interviendra afin que le jeune homme bénéfice des soins nécessaires".
"Depuis la dernière visite de l'ambassade, il ne nous a rapporté aucun problème de santé, ce qu'il peut faire en tout temps", soulignent les services de Didier Burkhalter.
L'Office fédéral de la police (fedpol) a prononcé en décembre dernier une interdiction d'entrée en Suisse de plusieurs années à l'encontre du jeune homme. Selon Jacques Emery, cette interdiction porte sur cinq ans. Etant donné l'état de santé déplorable du jeune homme, "c'est une condamnation à mort".
Un recours contre cette décision est pendant devant le Tribunal administratif fédéral (TAF). L'avocat espère obtenir l'effet suspensif pour permettre le retour de son client en Suisse.
Pour sa part, fedpol estime que le gymnasien constitue un danger pour la sécurité intérieure de la Suisse.