Le "guérisseur" bernois accusé d'avoir inoculé le virus du sida à seize personnes doit être acquitté, a demandé lundi son avocat. La défense estime que cette affaire comporte trop de zones d'ombre même si elle ne peut exclure la responsabilité de l'accusé.
Accusé sans réaction
C'est menotté et escorté de deux policiers que l'accusé est entré dans la salle du tribunal pour suivre la plaidoirie de son avocat. Le "guérisseur" est apparu fatigué à l'audience et n'a manifesté aucune réaction en écoutant son avocat. Il avait soit les yeux fermés soit le regard baissé.
La défense a déclaré que l'ésotérisme et le mysticisme n'étaient pas des actes pénalement punissables. Elle a estimé que son client était un bouc-émissaire et que les seize victimes avaient pu s'infecter sans son intervention.
Le Ministère public avait requis la semaine dernière quinze ans de réclusion contre cet homme de 54 ans pour lésions corporelles graves et propagation d'une maladie humaine.
ats/lan
Un procès difficile
L'accusé avait refusé de comparaître à son procès à Berne jeudi en invoquant un épuisement physique et psychique. Mais les juges avaient ordonné sa comparution forcée et chargé la police de l'amener au tribunal. L'homme avait refusé de suivre la police et menacé d'ouvrir le feu, en se retranchant à son domicile
La police avait finalement donné l'assaut le lendemain.
Aucune arme à feu n'a toutefois été retrouvée à son domicile, a indiqué lundi le porte-parole de la police cantonale bernoise Nicolas Kessler, confirmant des informations de la "Berner Zeitung" et de "20 Minuten".
Les enquêteurs ont découvert deux sabres et un poignard. Quant à la femme interpellée en même temps que le "guérisseur", elle a été remise en liberté. Aucune procédure pénale n'a été ouverte contre cette cousine de l'accusé.