La Rega, accusée de vouloir maintenir son monopole, a annoncé vendredi qu'elle renonçait à sa collaboration avec Air Glaciers dans l'Oberland bernois. Dès le 19 août, ce sera à la centrale sanitaire d'urgence du canton de Berne de distribuer les missions pour chaque appel d'urgence.
Mais le canton espère encore trouver une solution alternative. Il va réunir tout prochainement les différentes compagnies pour tenter de les mettre d'accord et garantir des interventions rapides et efficaces.
L'hélicoptère le plus proche
A plus long terme, l'exécutif bernois devra aussi réfléchir à une réorganisation plus large des missions de sauvetage aérien pour répondre notamment à une motion qui lui demande de faire en sorte que ce soit toujours l'hélicoptère le plus proche qui intervienne sur le lieu de l'accident.
Logique, mais pas si simple à mettre en place, explique le gouvernement, puisque la distance géographique n'est pas le seul critère d'attribution pour une mission. Il faut aussi tenir compte des conditions météo, du type de mission et des besoins techniques pour décider quel hélicoptère est non seulement le plus proche, mais aussi le mieux équipé pour intervenir. L'exécutif a un délai de deux ans pour apporter sa solution.
Alexandra Richard/vkiss
Vers une coordination nationale
Le canton d'Argovie, également concerné par les bisbilles entre opérateurs de sauvetages, utilise déjà le système de centrale cantonale, mais relève quelques inconvénients, notamment des problèmes dans la transmission des coordonnées géographiques des accidents ou des choix illogiques par rapport aux frontières cantonales.
Selon Thomas Kamber, responsable de la centrale argovienne, l'idée la plus efficace serait une coordination nationale des ambulances aériennes.
Le TCS accusé d'être un "profiteur"
Dans le conflit qui oppose les entreprises de sauvetage aérien, Franz Steinegger, membre du conseil de fondation de la Rega, sort du bois. L'ex-conseiller national uranais et ancien président du PLR accuse le Touring Club Suisse (TCS) d'être un "profiteur".
A l'origine du conflit se trouve le système d'alarme qui était en vigueur jusqu'ici: en règle générale, la Garde aérienne suisse de sauvetage (Rega) était appelée via le numéro d'urgence 144 ou directement par le numéro 1414. A part en Valais et dans la vallée de Lauterbrunnen (BE), elle se chargeait alors elle-même des interventions.
Afin de conserver ce système, la Rega exploite une centrale d'alarme qui couvre tout le territoire national et entretient son propre réseau de communication par radio. Cette permanence représente la plus importance charge financière, qui est couverte par les dons, explique Franz Steinegger dans une interview publiée samedi par le "Bund" et le "Tages-Anzeiger".
"Le TCS ne veut pas assumer ces coûts énormes, mais veut seulement pouvoir être appelé et profiter ainsi indirectement des dons versés à la Rega. Cela revient à profiter indûment de la situation", critique M. Steinegger.