La ville de Berne disposera d'un emplacement légal pour le logement alternatif, une expérience unique en Suisse. Les citoyens bernois ont accepté dimanche d'affecter un terrain municipal à l'hébergement des "nomades urbains".
Sédentarité acceptée?
La ville fédérale confirme ainsi l'image de tolérance et d'ouverture qu'elle entend véhiculer. Il n'est pas sûr toutefois que les principaux concernés accepteront de se sédentariser.
Depuis une trentaine d'années en effet, les nomades urbains bernois installent leur roulotte de terrain vague en friche industrielle. En vertu de la fameuse "tolérance bernoise", la municipalité rose-verte les a jusque là généralement laissé faire.
Terrain municipal de 6000 m2
En acceptant à 54% de réserver 6000 m2 de terrain municipal pour le logement alternatif, les citoyens entendent forcer ces habitants alternatifs à s'y installer, et nulle part ailleurs. Faute de quoi ils risqueront l'amende, voire l'expulsion, comme l'a bien précisé le maire de Berne.
Les nomades n'ont pas encore réagi. D'aucuns doutent qu'ils soient très attirés par la légalité. D'autant moins qu'ils seront sans doute mal accueillis: dans le quartier concerné, à Bümpliz-Bethlehem , trois quarts des votants ont dit non au projet.
Alain Arnaud/kkub