Le canton de Berne annonce l'ouverture d'une enquête administrative externe sur l'unité de psychiatrie médico-légale de l'université de la ville fédérale. La décision fait suite au rapport d'un ancien employé de sécurité qui dénonce de graves dysfonctionnements au sein de ce service qui s'occupe de patients dangereux et en détention.
Licencié en juin dernier, le collaborateur a adressé une lettre de dix pages à la direction cantonale de la Santé publique ainsi qu'à une quinzaine de députés bernois.
Sécurité des patients et du personnel en cause
Il y formule des reproches très appuyés aux instances dirigeantes de l'unité, en évoquant notamment un climat de peur et de méfiance, l'absence totale de dialogue, le surmenage permanent du personnel, ou encore des infrastructures insuffisamment sécurisées pour des patients dangereux, qui sont en privation de liberté.
Le gouvernement bernois a estimé la situation suffisamment grave pour confier une enquête administrative à l'ancien conseiller d'Etat zougois Hanspeter Uster, juriste spécialisé dans les questions de sécurité. Ce dernier sera chargé d'examiner les structures des services psychiatriques universitaires bernois et - le cas échéant - de proposer des mesures pour corriger les dysfonctionnements.
Les résultats de cette enquête devaient être connus à fin février 2014.
Alain Arnaud/oang
Climat sensible
Cette affaire intervient en plein débat, en Suisse, autour des criminels dangereux. Cette unité psychiatrique fermée a aussi connu des débuts mouvementés depuis son ouverture il y a deux ans avec notamment les départs de nombreux collaborateurs, dont celui de sa directrice.
Des députés UDC se basent sur la lettre de l'ex-collaborateur pour demander le transfert de l'unité du département de la Santé à celui de la Police.