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Douze candidats briguent les sept fauteuils du Conseil-exécutif bernois

Les sept sièges du Conseil-exécutif bernois se joueront entre trois blocs politiques. [www.be.ch]
Les sept sièges du Conseil-exécutif bernois se joueront entre trois blocs politiques. - [www.be.ch]
Les sept conseillers d'Etat bernois sortants figurent parmi les douze candidats à une élection au gouvernement bernois le 30 mars. La bataille pour le siège du Jura bernois s'annonce déterminante pour la majorité.

Trois femmes et neuf hommes sont en lice pour une élection au Conseil-exécutif bernois, le gouvernement cantonal, le 30 mars. Parmi eux figurent les sept sortants.

Les enjeux principaux sont la majorité du gouvernement, rose-verte depuis deux législatures, ainsi que le siège dévolu au Jura bernois, avec une lutte entre l'UDC et le PS.

Les sept sortants en lice

Elus en 2009, les socialistes Barbara Egger-Jenzer, Philippe Perrenoud et Andreas Rickenbacher, le Vert Bernhard Pulver, l'UDC Christoph Neuhaus, le PLR Hans-Jürg Käser et la PBD Beatrice Simon partent logiquement favoris pour une réélection, selon les experts.

Face à eux se présentent cinq candidats aux ambitions diverses, l'UDC Manfred Bühler, la Vert'libérale Barbara Mühlheim, l'évangélique Marc Jost et deux candidats sans appartenance politique, Bruno Moser et Josef Rothenfluh.

Au final, ce sont trois blocs politiques qui s'affrontent: un bloc de gauche PS-Verts, un bloc du centre PEV-Vert'libéraux et un bloc bourgeois uni composé de l'UDC, du PLR et du PBD, alors que la droite était partie au combat divisée lors des deux dernières élections.

Le vote du Jura bernois décisif

Dans cette lutte pour la majorité, le vote du Jura bernois pourrait s'avérer déterminant. La région francophone, à qui la Constitution cantonale garantit un représentant quoi qu'il arrive, voit se présenter deux candidats, le socialiste sortant Philippe Perrenoud et l'UDC Manfred Bühler, contre six il y a 4 ans.

Le vainqueur de ce duel pourrait bien donner la couleur politique de l'ensemble du canton de Berne pour la législature. Et si Perrenoud sort d'une législature difficile, avec notamment des critiques sur la réforme hospitalière, Bühler sort lui en position de force après le succès de son parti lors du vote du 24 novembre sur la Question jurassienne. Certains avancent même que les deux candidats pourraient être élus, ce qui constituerait une première.

Frédéric Boillat

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Le mode de scrutin

Les sept membres du Conseil-exécutif sont élus au printemps tous les quatre ans, en même temps que l’élection du Grand Conseil.

L'ensemble du canton forme un unique cercle électoral.

Il faut avoir moins de 65 ans pour pouvoir être élu.

Le mode de scrutin et le système majoritaire. Sont ainsi élues les sept personnes qui obtiennent la majorité absolue des suffrages valables (voir ci-dessous la particularité du Jura bernois).

Au premier tour de scrutin, c’est la majorité absolue qui compte, alors que la majorité simple suffit au second tour.

Le cas du Jura bernois

La Constitution bernoise garantit un siège à la population du Jura bernois.

La personne élue doit être de langue française, avoir le droit de vote dans le canton et résider dans l’arrondissement administratif du Jura bernois.

Les suffrages recueillis par les candidats du Jura bernois sont comptés séparément de ceux des autres candidats.

Pour obtenir le siège, il faut obtenir le meilleur score d'une moyenne géométrique établie en obtenant la racine carrée des voix du Jura bernois multipliées par les voix du canton entier.

La désunion socialiste

Depuis de nombreuses années, dans la foulée des mouvements pro ou anti-Jurassiens, le Parti socialiste est désuni dans le Jura bernois.

Tant en 2006 qu'en 2010, le Parti socialiste autonome (PSA), de tendance pro-jurassienne, avait lancé un candidat dans la course, en l'occurrence le maire de Moutier Maxime Zuber.

Mais il avait aussi appelé à soutenir le candidat du Parti socialiste du Jura bernois (PSJB) Philippe Perrenoud.

Cette année, le PSA a finalement choisi de faire de même, mais après de longs mois d'hésitations, car le PSA et le PSJB ont accentué leurs divisions lors du vote du 24 novembre sur l'avenir du Jura, le premier militant pour le oui et le second se rapprochant de la droite pour faire passer le non.

Mais le PSA a finalement communiqué sa décision pour éviter, dit-il, une "udcéisation" de la région.