Début janvier, un détenu est resté plusieurs heures menotté à deux crochets fixés dans le mur de la cellule de surveillance du pénitencier. "C’est moi-même qui l’ai ordonné", explique Thomas Egger, le directeur de Thorberg, dans le Bund. La mesure s’impose lorsqu'un prisonnier agité menace son intégrité ou celle des pensionnaires, elle est d’ordre préventif et non disciplinaire.
Inspection il y a 4 ans
Mais dans le cas présent, le directeur l’a prise seul, sans consulter ses collègues du service médico-légal. Or il y a 4 ans, la Commission nationale de prévention de la torture avait inspecté Thorberg, déploré l’absence d’un règlement interne pour l’utilisation de la cellule de surveillance, et estimé qu'un membre du service médical devrait toujours être présent lorsqu'un détenu fait l’objet d’une fixation.
Or, la secrétaire générale de la commission constate que Thorberg applique toujours des méthodes inappropriées, elle juge cela préoccupant et annonce une prochaine visite d'inspection dans la prison. Elle ajoute ne pas avoir observé de pratiques similaires dans d’autres établissements pénitentiaires en Suisse.
Alain Arnaud/vkiss
Le directeur se défend
Le directeur de Thorberg – lui - défend sa manière de faire, avec le soutien des autorités. La loi cantonale sur l’exécution des peines autorise les mesures de sécurité particulières, dont le placement dans un local de sûreté et l’emploi de liens. Mais le texte précise que la personne doit être observée et assistée de manière appropriée.