150 requérants pour un hameau de 300 habitants, sur une commune qui en compte 3300: l’annonce de l’arrivée de tous ces migrants avait attisé les peurs l’an dernier.
Le Conseil municipal de Hasle, dans l'Emmental, avait passé contrat avec le canton pour lui louer l’ancienne école de Schafhausen, vide depuis quelques années. Mais la population s’était sentie trahie, reprochant à ses autorités de ne pas l’avoir informée. Elle était descendue dans la rue pour protester et certains s’étaient épanchés sur les réseaux sociaux, où plusieurs propos racistes avaient été dénoncés.
Initiative pour fermer le centre
Un comité d’opposants menés par un ancien municipal socialiste avait alors déposé une initiative pour faire fermer le centre. C'est cette proposition qui a été balayée dimanche par plus de trois quarts des votants.
Cette commune bernoise vote pourtant traditionnellement à plus de 40% pour l'UDC - parti auquel appartient le maire, qui est à l’origine de l’ouverture du centre. Mais cette même commune a aussi rejeté dimanche - de justesse - l'initiative de mise en œuvre de l'UDC, alors qu'en 2010 deux tiers des votants avaient dit oui à l'initiative pour le renvoi des criminels étrangers. En 2014, ils étaient encore plus de 60% à soutenir celle contre l'immigration de masse.
"Premier centre plébiscité par le peuple"
On assiste donc - en pleine campagne bernoise - à l’émergence de cette société civile qui a fait pencher la balance en ville. Le maire UDC de Hasle ne se l’explique pas vraiment mais constate que la gauche a mieux mobilisé que l’UDC. Il se réjouit du reste pour les étrangers et parle du "premier centre de requérants de Suisse plébiscité par le peuple".
Alain Arnaud/oang