Les responsables de l’établissement bernois ont réagi lors d'une conférence de presse à l'avertissement lancé fin février par le Conseil d'Etat neuchâtelois, affirmant que les hospitalisations extra-cantonales coûteraient plus cher aux patients que s’ils étaient pris en charge dans leur canton.
Mise en garde neuchâteloise et jurassienne
Le conseiller d’Etat neuchâtelois en charge de la Santé Laurent Kurth avait également fâché les Bernois en choisissant, pour 2016, des tarifs de base pour hospitalisation hors du canton particulièrement bas, bien davantage que ceux du canton de Berne. Dans la foulée, Neuchâtel et le Jura avaient mis en garde ceux de leurs ressortissants qui seraient tentés d’aller se faire soigner en terre bernoise.
L’Hôpital du Jura Bernois promet qu'il n’en sera rien et assure que ce sera même tout bénéfice pour Neuchâtel et ses patients.
Pas de facturation additionnelle côté bernois
Mais les Bernois ne mettent-ils pas aujourd'hui de l'huile sur le feu? Dominique Sartori, directeur de l’Hôpital du Jura bernois, assure qu'il n'en est rien. "Notre message était surtout de dire qu'il n'y a pas de facturation additionnelle aux patients, donc ils peuvent comme d'habitude venir chez nous, nous ne leur ferons pas supporter la différence de facture, explique-t-il.
"Ce que l'on a voulu démontrer aujourd'hui, c'est qu'effectivement il y a un effet secondaire à cette mesure, dans l'hypothèse où plusieurs Neuchâtelois choisiraient notre destination. De fait, avec cette différence de tarifs, ils feraient économiser de l'argent au canton et aux assureurs."
Mesure neuchâteloise contraire à la LAMal?
Côté bernois, on estime que la décision neuchâteloise de "casser les prix" n'est peut-être pas conforme à la Loi sur l'assurance maladie (LAMal) et on envisage de porter plainte. "C'est une mesure qui doit être examinée en tout cas", souligne Dominique Sartori, vu le danger que cela représente si la Suisse entière se mettait à appliquer ce genre de tarifs."
L’Hôpital du Jura Bernois n’indique pas quel pourcentage de ses patients vient d’autres cantons. Mais les Neuchâtelois du Haut y sont clairement bien présents, sur le site de Saint-Imier. Or, à l’heure de la concurrence hospitalière, c’est forcément source de pas mal de tensions.
Alain Arnaud/oang