"Après 850 ans de règne masculin, il est grand temps que la Ville de Berne se dote d'une maire!" C'est le slogan que les deux seules candidates à la mairie de la ville ont choisi de porter en vue des élections de novembre prochain.
Et pour maximiser les chances de voir une femme siéger à la tête de la capitale, la socialiste Ursula Wyss et la verte Franziska Teuscher, qui siègent déjà à l'exécutif de la ville, ont annoncé faire campagne ensemble pour le même poste.
La campagne peut sembler exclusive puisque le troisième candidat de gauche, le vert libre Alec Von Graffenried, est mis de côté.
Le genre, un argument critiqué
Avec leur revendication, les deux candidates à la mairie de Berne ont placé la question du genre au coeur de leur campagne. Pour elles, la future maire doit être une femme reconnue pour ses qualités politiques mais aussi capable de combattre les discriminations de genre encore importantes aujourd'hui.
Si le combat est légitime, l'argument ne convainc pas beaucoup. Le politologue Georg Lutz souligne dans le Bund que l'argument de genre relève plus de la stratégie politique que du véritable débat d'idées.
Même son de cloche auprès de Claudine Wyssa, syndique de Bussigny. Le genre est un critère secondaire, estime la libérale-radicale. En procédant de la sorte, les deux candidates risquent de diviser leur électorat.
"Je me sens un peu trahi"
La méthode pose également question. Le vert libre Alec Von Graffenried a assisté à la conférence de presse des deux candidates, qui sont par ailleurs ses colistières sur la liste électorale pour le Conseil municipal.
"On se voit souvent et elles ne m'ont rien dit. Je me sens tout de même un peu trahi", a-t-il confié à la RTS.
Et d'ajouter que le lieu choisi pour lancer la campagne était maladroit. Les deux femmes ont tenu leur conférence de presse devant la mairie, dans la cour, un lieu public qui ne devrait pas être le support d'une campagne, estime l'écologiste.
Ursula Wyss favorite
Côté pronostic, la socialiste Ursula Wyss est favorite pour reprendre la place de son camarade Alexander Tschäppät à la tête de la ville. Les chances d'élection de Franziska Teuscher sont moindres, alors qu'Alec Von Graffenried conserve une bonne cote de popularité.
Coraline Pauchard/kkub