La ville de Moutier a-t-elle intérêt à devenir jurassienne? Ou y gagnerait-elle à rester bernoise? Commandées par les gouvernements des cantons de Berne et du Jura ainsi que par la municipalité de Moutier, ces expertises sont censées fournir des réponses objectives et impartiales à toutes une série de questions - notamment financières - pour qu’en juin 2017 la population de Moutier puisse voter en connaissance de cause.
Différences minimes entre les deux options
Mais à la lecture de ces documents le suspense reste entier, même si les deux parties ne manqueront pas d’y puiser toutes sortes d’arguments pour justifier leurs positions respectives. La première expertise compare, sur presque 300 pages, les incidences d’un transfert de souveraineté sur l’aide sociale, l’endettement par habitant, le pouvoir d’achat, le statut de la fonction publique ou la prise en charge de la petite enfance et des personnes âgées.
Et les différences s'avèrent minimes entre les deux options, même si certaines ont de quoi animer le débat.
Impôts possiblement plus bas avec le Jura
Ainsi, en matière fiscale, le rapport conclut que les Prévôtois paieraient un petit peu moins d’impôts s’ils étaient jurassiens. Mais les auteurs s’empressent de préciser qu’il s’agit là de simulations et que la baisse fiscale pourrait être amoindrie, voire totalement compensée, en cas d’ajustement de la fiscalité communale que pourrait entraîner le changement de canton.
Sur le plan du soutien à la culture, en revanche, Moutier serait mieux servie en restant bernoise. Dans l’ensemble, ce premier rapport ne réserve pas vraiment de grosses surprises, et laisse entendre que la cité continuerait de fonctionner dans les deux cas de figure.
Situation complexe pour l'hôpital si Moutier passe au Jura
La seconde expertise porte exclusivement sur l’Hôpital du Jura bernois SA, situé à Moutier et à Saint-Imier, propriété de l’Etat de Berne. A son propos, l’expert estime qu'en cas de changement de souveraineté, la planification hospitalière deviendrait plus lourde et plus complexe pour les deux cantons.
Ils devraient s’entendre pour mettre en place un concordat intercantonal. Sinon, conclut l’expert, il n’est pas exclu que Berne se voie contraint de fermer le site de Moutier, faute d’importance suffisante pour sa politique sanitaire.
Alain Arnaud/oang