Le Conseil-exécutif bernois a présenté mardi les grandes lignes de la révision de la loi sur l'aide sociale, qui manie à la fois la carotte et le bâton. Avec cette réforme, le canton de Berne, déjà très restrictif, deviendrait le moins social des cantons suisses.
"Ce système d'aide sociale doit vraiment être le filet qui doit permettre aux plus faibles d'être soutenus, mais ça ne doit pas non plus devenir un style de vie pour d'autres personnes", relève le conseiller d'Etat Pierre-Alain Schnegg dans le Journal du matin.
Les jeunes adultes en ligne de mire
Le gouvernement entend donc s'attaquer à ceux qui se complaisent dans leur situation d'assistés, tout en récompensant ceux qui font l'effort de s'en sortir, via des montants supplémentaires pour l'intégration et des franchises sur les revenus revus à la hausse.
Pour le ministre en charge des Affaires sociales, l'objectif du canton est de "motiver les gens à retrouver une certaine indépendance". Et Pierre-Alain Schnegg de citer les jeunes adultes, plus particulièrement visés par la réforme.
Vers un référendum?
De son côté, la gauche unanime dénonce un démantèlement de l'Etat social. "Au même moment, on fait des cadeaux fiscaux aux entreprises dans le canton de Berne", fulmine la vice-présidente des Verts bernois Nathalie Imboden.
Le Parti socialiste a d'ores et déjà brandi la menace du référendum si le projet était accepté tel quel par le Grand Conseil. Une menace qui n'inquiète pas le gouvernement, qui a basculé à droite lors des élections complémentaires il y a moins d'une année.
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Alain Arnaud/dk