Les initiants souhaitaient sanctionner financièrement la ville de Berne, considérée comme responsable des dérapages sécuritaires observés autour du centre alternatif. L'initiative voulait priver la capitale de fonds issus de la péréquation financière, soit 54 millions de francs de moins par année, si elle continuait à soutenir la Reithalle.
Après un débat de trois heures, houleux et tendu, le Grand Conseil a finalement rejeté le texte, au motif qu'il viole plusieurs principes constitutionnels. Dans ces conditions, il ne peut pas être soumis au peuple bernois.
Deux avis de droit divergents
Le droit était donc au centre des discussions lundi et mardi - un exercice périlleux pour la plupart des députés, novices dans ce domaine. C'est la raison pour laquelle la commission des finances, en charge du dossier, avait demandé une expertise dont les conclusions appuient l'invalidité du texte. Mais celle-ci est contredite par un deuxième avis de droit demandé par les initiants. Ces deux évaluations opposées ont envenimé le débat et c'est finalement la première qui l'a emporté.
Mais le père spirituel de l'initiative, le conseiller national UDC Erich Hesse, a promis d'exiger l'avis du Tribunal fédéral. Si celui-ci tranche en faveur du texte, les députés devront, cette fois, parler politique.
Coraline Pauchard/oang
Existence de la Reithalle plusieurs fois attaquée
Les citoyens de la ville de Berne ont déjà été appelés cinq fois aux urnes pour se prononcer sur ce symbole controversé de la vie culturelle. Et à chaque fois le peuple a voté en sa faveur.
La Reithalle est à nouveau sous le feu de l'actualité après les récents affrontements entre la police et des casseurs. Depuis son affectation comme centre culturel en 1987, ce lieu est devenu un thème récurrent de la politique municipale bernoise et est souvent associé aux violences de rue.