La perte prochaine des 7600 habitants de Moutier ne doit en rien affaiblir les communes de la région, bien au contraire, assure le Conseil d'Etat. Et les francophones de l'arrondissement de Bienne pourront eux aussi mieux défendre leurs intérêts.
Le siège du Jura bernois à l'exécutif cantonal préservé
Le gouvernement cantonal mentionne aussi expressément, dans son communiqué, les volontés de déstabiliser le canton. "D'aucuns ont remis en question le siège garanti au Jura bernois au sein du gouvernement", peut-on lire en allusion à l'intervention du conseiller national germanophone bernois Jürg Grossen. Ce vert'libéral oberlandais contestait dès le lendemain du vote de Moutier la légitimité du siège gouvernemental réservé au Jura bernois - une région qui compte désormais moins de 5% de la population totale du canton mais qui continue d'avoir droit à un 7e du pouvoir exécutif.
Il n'est pas question de toucher à cette garantie constitutionnelle écrit le gouvernement, conforté dans sa position par les deux plus grands partis du canton: l'UDC et le PS. Il va falloir au contraire renforcer encore les droits particuliers dévolus à la population francophone bernoise, poursuit l'exécutif.
Des démarches sont déjà en cours, notamment avec le groupe de travail récemment créé sous la houlette de l'ancien maire de Bienne Hans Stöckli et qui est censé renforcer le bilinguisme cantonal. Les compétences du Conseil des affaires francophones de Bienne seront élargies par ailleurs à toutes les communes de l'arrondissement.
Compensations pour les communes du Jura bernois
La perte de Moutier offrira certaines opportunités aux autres communes du Jura bernois, assure encore le Conseil d'Etat. Le canton leur promet de pouvoir hériter des services cantonaux situés dans la cité prévôtoise, qui seront réimplantés ailleurs dans la région. Une première rencontre pour leur répartition équitable aura lieu prochainement entre Conseil d'Etat et représentants des communes du Jura bernois.
Alain Arnaud/oang