Ce ressortissant libyen âgé de 64 ans est toujours en Suisse au bénéfice de l'AVS, après avoir bénéficié de l'aide sociale à hauteur de 600'000 francs dans la commune de Nidau, où il réside depuis 1998.
A Nidau, à côté de Bienne, on reconnaît que la routine et les procédures compliquées entre droits d’asile et des étrangers ont pris le dessus. Contrairement à ce qui a été affirmé dans un premier temps par des médias alémaniques, la commune n'a pas demandé son expulsion.
Responsable du dossier, le municipal UDC Roland Lutz avoue au micro de la RTS: "Nous ne l’avons pas spécialement repéré. Et il n'aurait de toute façon pas été possible de l'expulser en raison de son statut de réfugié."
Fréquents retours en Libye
Une enquête des médias alémaniques menée depuis plusieurs semaines sur ce réfugié libyen a mis en lumière des prêches haineux et des voyages luxueux en Libye et à la Mecque.
Toutefois, maintenant que le droit d’asile lui a été retiré en raison des révélations sur ces fréquents retours en Libye, un expulsion devient-elle plus facile? Pas vraiment, répond l'Office bernois des migrations, car il reste son permis C. Et pour en être déchu, il faut une lourde condamnation pénale ou représenter un "très grave" danger. Et pour l'heure, le Libyen ne remplit pas ces critères.
Dépôt d'une plainte à l'étude
A Bienne, où l'imam prêchait occasionnellement dans la mosquée Ar'Rahman, le municipal UDC Beat Feurer indique que le dépôt d'une plainte pénale est sérieusement étudiée pour dénoncer des propos appelant à la destruction de tous les ennemis de l'islam.
Le Ministère public bernois a indiqué à la RTS qu'il n'y a pour l'heure pas suffisamment d'éléments pour se saisir d'office. Alors que le Ministère public bernois ne peut agir que sur plainte, reste à savoir qui la déposera et quand.
>> Lire : Polémique sur l'aide sociale accordée à un imam biennois prêchant la haine
"On ne peut que condamner les propos de cet imam", relève dans Forum Erich Fehr, maire de Bienne. "Pourquoi cet homme n'a pas été détecté plus tôt, ce sont les services compétents de la Ville de Bienne, de la commune de Nidau, du canton et de la Confédération qui essaient d'en trouver les raisons."
Ludovic Rocchi/lgr/boi