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La digitalisation met en péril les petites industries du Jura bernois

Les petites industries du Jura bernois peinent à affronter la digitalisation. [RTS - Gaël Klein]
La digitalisation met en péril les petites industries du Jura bernois / Le 12h30 / 2 min. / le 20 octobre 2017
La Chambre d’Economie Publique du Jura bernois craint un possible décrochage numérique pour certains acteurs industriels de la région. Les petites entreprises de sous-traitance sont particulièrement menacées.

La CEP a mené un examen préliminaire auprès des entreprises du Jura bernois. Et son constat interpelle, d'autant qu'il peut s’élargir selon elle à l’ensemble du pays. De nombreuses petites entreprises ne sont pas suffisamment armées aujourd’hui pour aborder la digitalisation de leur outil de production.

Capacités d'investissement trop faibles

Le directeur de la Chambre note que la situation n'est pas facile pour des petites structures qui se relèvent tout juste de la crise qu’elles viennent de traverser. "Les petites sociétés, aujourd'hui, montrent des capacités de financement de l'innovation qui sont chroniquement basses", souligne Patrick Linder. "Il faut relier cette situation délétère à une configuration d'hypothermie du système de production depuis janvier 2015. Ces capacités d'investissement basses sont problématiques à l'heure où le défi de la digitalisation se présente de façon plus concrète. Toutes les sociétés industrielles suisses ont-elles les capacités de financer ce passage? C'est une des questions qu'on se pose aujourd'hui."

Risques pour la compétitivité de l'industrie

Au-delà du clivage qui se profile entre les sociétés qui peuvent incorporer la digitalisation et celles qui en sont exclues, ce décrochage pourrait avoir des conséquences sur la compétitivité de l’industrie estime encore Patrick Linder. "il y a en tout cas un certain type d'acteurs qui pourraient être mis dans des situations délicates, notamment ceux qui proposent des compétences de base, ce qui est le socle de création de valeur sur lequel s'appuie l'industrie suisse. Leurs activités se prêtent du reste difficilement ou mal à la digitalisation. Leur potentiel de financement est également moindre par rapport à d'autres sociétés. Elles sont également dans une situation préoccupante de ce point de vue, donc il faut être attentifs à ces facteurs-là pour les années qui viennent."

La digitalisation est pourtant aujourd’hui inéluctable. Et pour mieux l’appréhender conclut Patrick Linder, il faut absolument comprendre ce qu’elle signifie exactement pour l’ensemble du tissu industriel afin de pouvoir répondre à l’avenir aux préoccupations des entreprises.

Gaël Klein/oang

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