Interrogé lundi dans l'émission Forum, le ministre jurassien Charles Juillard a relevé que le temps qui passe n'arrange pas vraiment les choses dans le cas de Moutier. "Il est de notre devoir d'éviter que la situation ne s'enlise, pour que les Prévôtois et les Prévôtoises se réconcilient pour construire l'avenir et non pas ressasser le passé".
Mais pour Pierre-Alain Schnegg, conseiller d'Etat bernois et président de la délégation des affaires jurassiennes, il faut au contraire respecter les procédures en cours. "Il ne s'agit pas d'aller lentement. Mais il y a des recours et il est normal que ces recours soient traités avec le soin nécessaire. Cela fait partie de notre démocratie", a-t-il expliqué également dans Forum (écouter ci-dessus).
Dans l'attente d'une décision de la préfecture
Depuis le vote historique du 18 juin 2017, rien n’a au final bougé, ou presque à Moutier. Sept recours sont toujours pendants et le Conseil-exécutif bernois n'entamera les discussions avec son homologue jurassien que lorsque ces procédures auront été tranchées.
Une fois les recours levés, le Gouvernement jurassien entend mettre tout en oeuvre pour que le transfert de la cité prévôtoise et de ses 7500 habitants se déroule dans les meilleurs délais. La préfecture du Jura bernois rendra sa décision en septembre ou en octobre.
L'exécutif jurassien souhaite aussi que la Confédération continue à jouer son rôle de bons offices jusqu'à l'issue du processus de transfert. Mais le Département fédéral de justice et police (DFJP) ne peut pas agir sur le processus juridique, il peut juste poursuivre son rôle de médiateur.
Une ville divisée
En attendant, Moutier demeure une ville divisée, entre ceux qui n'arrivent pas à faire le deuil et qui espèrent toujours un renversement de la situation et ceux qui espèrent que la situation se débloque rapidement et que la cité prévôtoise rejoigne le Jura.
L'euphorie qui avait gagné une partie des citoyens lors du vote qui a vu Moutier choisir, par 137 voix d'écart, de quitter Berne s'est estompée. D'aucuns estiment qu'il règne aujourd'hui dans la ville un climat de méfiance alimenté par des rumeurs de tourisme électoral et de domiciliations fictives.
lan/boi avec ats