Cette pratique était dénoncée depuis longtemps par la société civile et plus récemment par une commission parlementaire. La direction de l'établissement bernois a donc décidé d'y mettre un terme, comme l'a révélé mercredi l'émission 10 vor 10 de la télévision alémanique SRF.
Comme d'autres établissements pénitentiaires en Suisse, celui de Thoune pratique la détention administrative de requérants d'asile déboutés, dans l'attente de leur renvoi. On trouve parmi eux des mères et leurs enfants, parfois âgés de moins de 15 ans et qui se retrouvent donc emprisonnés pour ne pas être séparés de leur parent. Le directeur de la prison de Thoune parle de cinq cas.
Contraire à la convention des droits de l'enfant
De nombreuses associations de défense des enfants ont fait part de leurs vives critiques ces dernières années, et notamment Terre des hommes qui juge la pratique illégale au regard de la Convention internationale des droits de l'enfant.
La société civile pointe aussi du doigt les disparités cantonales en la matière, tout comme l'absence de données consolidées sur le nombre d'enfants détenus par canton. Ce flou inquiétant a été constaté plus récemment par un audit commandé par la commission de gestion du Conseil national, qui demande au Conseil fédéral de mettre de l'ordre.
La décision pourrait faire tache d'huile
Le directeur de la prison de Thoune attend maintenant des clarifications au niveau juridique, avant d'éventuellement reprendre ces détentions. Reste à voir si cette décision très locale fera tache d'huile dans le reste des établissements du canton de Berne, mais aussi ailleurs en Suisse.
Marc Menichini/oang