Il s'agit de remplacer le tracé actuel le long de la rive nord du lac de Bienne, qui date de 1861. Il constitue aujourd'hui l'unique passage à simple voie entre Marseille et Rotterdam.
L'ouvrage devrait être achevé à fin 2025. La suppression de ce goulet d'étranglement facilitera le trafic marchandises. Il permettra aussi d'augmenter les capacités de la ligne du Pied du Jura avec une cadence semi-horaire pour les trains régionaux entre Neuchâtel et Bienne. Les 38 secondes gagnées par les rames ICN, en revanche, ne suffiront pas à modifier les horaires mais serviront à mieux les respecter.
Des villages "à fort caractère"
Et si aucune solution n'a encore été trouvée jusqu'ici pour supprimer cet ultime tronçon à voie unique, c'est parce que la place manque entre les bords du lac de Bienne et le Jura. Mais c'est aussi parce que Gléresse et les villages alentours ont toujours fait de la résistance. "Il s'agit de petits villages qui ont leur fort caractère", relève le chef de projet pour le tunnel de Gléresse aux CFF Philippe Cornaz.
Un premier projet pour une double voie au bord du lac avait ainsi été refusé dans les années 1970. Un deuxième projet dans le cadre de rail 2000 avait ensuite suscité plus de 120 oppositions et avait été arrêté faute de financement. "Là c'est le troisième, avec un tunnel long, et on espère - vu qu'il y a un financement aussi de la Confédération - que le projet puisse se réaliser", souligne Philippe Cornaz.
Gléresse et son décor de carte postale est aussi le seul village de la rive nord du lac de Bienne qui s'est battu - avec succès - pour se libérer de la route nationale: le trafic routier est déjà dévié par un tunnel.
Alain Arnaud/oang
Un projet à quelque 400 millions de francs
Le projet prévoit le doublement de la voie entre Chavannes et Douanne, ainsi que la construction d'un tunnel de plus de 2 kilomètres à Gléresse, parallèlement au tunnel routier.
Les coûts totaux de ces travaux, qui devraient débuter en 2020, sont estimés à 406 millions de francs.
Le tracé actuel sera ensuite démantelé, ce qui libérera 31'000 m2 de surfaces au bord du Lac de Bienne, qui pourront être transformées en zones vertes, viticoles ou d'utilité publique, selon les CFF.
Le projet sera mis à l'enquête publique au début 2019 dans les communes bernoises de La Neuveville, Gléresse, Douanne, ainsi que dans la commune neuchâteloise de Cornaux, pour une durée de 30 jours.