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Les Transports publics fribourgeois deviennent investisseurs et bâtisseurs

Les travaux de la gare de Châtel-St-Denis, le 18 décembre 2018. [chatel-st-denis.ch - Capture d'écran webcam]
Les Transports publics fribourgeois se transforment en gros investisseurs / La Matinale / 3 min. / le 18 décembre 2018
Les Transports publics fribourgeois (TPF) investissent 1,3 milliard de francs dans la rénovation d'une trentaine de gares du canton et dans la construction d'un millier d'appartements. Le but: rentabiliser leurs friches ferroviaires.

On en parle très peu en Suisse romande, mais ces travaux sont pharaoniques, avec, notamment, des déplacement de gares et de lignes de chemins de fer, mais aussi la création de logements et de zones administratives et commerciales. C'est notamment le cas à Bulle ou à Châtel-St-Denis.

"Il y a la gare des bus, les rails, des hangars, le bâtiment de la gare actuelle... tout ceci appartient aux TPF et sera revalorisé dans un deuxième temps. Dans un premier temps, les TPF vont terminer les quais et la nouvelle gare. Et puis ils vont surtout s'atteler à construire des immeubles autour de cette gare", détaille Damien Colliard, le syndic de Châtel-St-Denis. La commune, qui compte aujourd'hui plus de 6700 habitants, espère accueillir à terme quelque 1600 nouveaux arrivants.

Pérenniser l'entreprise

L'ensemble de cette cité est repensé, et le centre de gravité va changer. Les commerçants s'interrogent donc sur un possible développement de leurs magasins. Il y a aussi des entrepreneurs qui envisagent de s'installer à Châtel-St-Denis. Les TPF, eux, veulent rentabiliser ces friches, qu'ils possèdent depuis très longtemps, pour pérenniser l'entreprise.

"Il faut savoir que dans la partie trafic et infrastructures, nous sommes un service public. Nous n'avons pas la possibilité de développer l'entreprise au sens financier du terme, donc nous devons améliorer sa rentabilité pour en assurer la pérennité", explique Vincent Ducrot, directeur des Transports publics fribourgeois.

Et de poursuivre: "Développer ces quartiers a un double avantage. Il y a un rendement immobilier, et d'autre part, il y a la possibilité d'avoir de nouveaux clients. Puisque ces clients, qui habitent des quartiers, vont tendanciellement plus utiliser les transports publics".

Nous n'avons pas la possibilité de développer l'entreprise au sens financier du terme, donc nous devons améliorer sa rentabilité pour en assurer la pérennité.

Vincent Ducrot, directeur des Transports publics fribourgeois

Naissance de nouveaux quartiers

Mais les TPF ne sont pas les seuls à réaffecter des friches ferroviaires: les CFF le font aussi, et ils entendent rentabiliser des terrains qui sont situés sur des grands axes, ce qui est une tendance actuelle.

"On voit ça sur Genève ou Lausanne. A Genève, avec le développement du CEVA, sur son tracé naissent des gares et des quartiers bâtis aux abords immédiats de ces gares. Et puis le développement des hauts de Lausanne, avec le métro, c'est le même phénomène, où l'occasion est donnée de pouvoir créer de nouveaux logements et de grands ensembles", observe Dominique Martignoni, président de la section fribourgeoise de la société suisse des ingénieurs et des architectes.

Mais dans le cas fribourgeois, ne va-t-on pas se retrouver avec une offre disproportionnée en termes de logements? C'est la fin du boom démographique dans le canton de Fribourg et certains acteurs de la construction se demandent en effet s'il ne va pas y avoir à terme trop d'appartements vides en Veveyse et en Gruyère. Mais les TPF expliquent qu'ils construiront lentement en fonction de la demande et du marché, pour justement éviter tout risque de suchauffe.

Maurice Doucas/jvia

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