Comme le révèle mardi le journal "La Liberté", les administrateurs se sont résolus à avancer la fin de cette saison d'hiver pour ne pas augmenter les problèmes de trésorerie, mais aussi en raison du manque de neige. C'est le pragmatisme qui a prévalu: poursuivre la saison dans cette situation serait une absurdité, estime le conseil. Ce dernier souligne qu'il ne sert à rien de faire fonctionner des installations pour aussi peu de monde.
Les administrateurs veulent se préserver
La météo est pour beaucoup dans cette décision, mais l'aspect économique joue un rôle encore plus important: laisser les installations ouvertes alors que l'on sait que la fréquentation va baisser provoquerait des pertes importantes. Et cela pourrait se retourner contre les administrateurs de la société, qui devraient mettre la main à leur porte-monnaie personnel. Ils pourraient être reconnus juridiquement responsables de ces déficits, un risque qu'ils ne veulent évidemment pas prendre.
La fermeture des installations à la fin du week-end prochain coïncidera avec la fin des vacances de carnaval.
Pas de décision sur l'avenir des installations
Dans l'immédiat, il n'est cependant toujours pas question de faillite ou de dépôt de bilan. Le préfet de la Gruyère Patrice Borcard, qui chapeaute une task force sur l'avenir des remontées mécaniques de Charmey, communiquera ses conclusions à ce sujet le 15 mars prochain.
Trois possibilités se présentent: la faillite pure et simple, un investissement dans des canons à neige ou un repositionnement des activités touristiques de la station fribourgeoise.
Un recours complique encore les choses
Une autre incertitude est liée au recours de quatre habitants de la station, qui contestent la participation de la commune - à hauteur de 250'000 francs - au sauvetage des remontées mécaniques. Le préfet doit encore statuer, mais la décision ne tombera pas avant plusieurs mois et l'effet suspensif plonge la société de remontées mécaniques dans un grand embarras.
Maurice Doucas/oang