Le projet sera réalisé par étapes, car au vu des chiffres et des ambitions, différentes phases du projet serviront logiquement à financer les suivantes.
L'automne prochain, les travaux d'une cinquantaine d'appartements de luxe commenceront. Et au total, ce sont 135 résidences principales, secondaires et hôtelières que les promoteurs veulent construire, et ce jusqu'en 2023.
La pièce maîtresse du projet consistera en un hôtel 5 étoiles de 85 chambres, 27 résidences hôtelières avec un spa et 3 restaurants. Ainsi grâce à ce chantier, le canton de Fribourg disposera d'un hôtel 5 étoiles, pièce pour l'instant manquante sur son échiquier touristique. A noter que la gestion du complexe sera confiée à la chaîne américaine Hyatt.
Enfin le parcours de golf sera remodelé et, selon les investisseurs, il placera la Gruyère "sur la carte mondiale des destinations touristiques de prestige".
Investisseur chinois
Les investisseurs sont le couple de tenanciers du golf et leur partenaire, la société française Soviar, holding de la famille Benedetti déjà active dans la construction de golfs, et surtout l'homme d'affaires chinois Yong Jun Li, dont on sait qu'il a fait fortune dans l'immobilier en Chine et à l'étranger. Il sera partenaire à 50% du projet.
Actif dans la protection des héritages culturels nationaux, il oeuvre par ailleurs en tant que président d'une organisation qui lutte contre l'extrémisme et l'intolérance en collaboration avec les Nations unies.
Craintes d'un "Crans-Montana bis"
La multiplication des investissements chinois en Suisse pose toutefois problème à un nombre croissant de parlementaires, comme en témoigne l'adoption par le Conseil des Etats, ce lundi, d'une motion de Beat Rieder (PDC/VS) qui vise à mieux contrôler les rachats stratégiques d'entreprises suisses par des fonds étrangers.
>> Lire à ce sujet: Mesures demandées contre les investissements étrangers
Pour Dominique de Buman, toutefois, le projet fribourgeois n'est pas comparable: "Il faut faire la différence entre le rachat d'entreprises suisses et les investissements immobiliers. Dans le second cas, l'investissement reste en Suisse, il n'y a pas de prise de pouvoir", argumente le conseiller national.
Pour lui, "on ne peut pas faire l'amalgame" avec la situation à Crans-Montana et ses ennuis avec les investissements du milliardaire tchèque Radovan Vitek. "Dans le cas de Pont-la-Ville, le dossier a été mis à l'enquête, négocié et mis au point avec les autorités communales et cantonales. Il n'y a eu aucune opposition, ainsi que le respect de la gouvernance et de la transparence. A mon avis, toute comparaison est éronnée", avance Dominique de Buman.
>> Ecouter sa réaction dans La Matinale de la RTS mardi:
Fabrice Gaudiano/pym/vic