La démarche se fonde sur un postulat accepté par le législatif du chef-lieu cantonal, a rappelé lundi le syndic de Fribourg Thierry Steiert. L'exécutif lui a donné une suite en mandatant la Haute école de travail social (HETS-FR) et en lançant une campagne de sensibilisation.
"L'idée consiste à identifier, puis analyser le harcèlement de rue", a résumé Ula Stotzer, déléguée à la cohésion sociale à la ville de Fribourg. Le public cible du sondage est la population âgée de plus de 14 ans, une partie des écoles étant ainsi invitée à participer.
Premiers résultats en 2020
L'étude s'appuie aussi sur les expériences de terrain. "Il s'agit de prendre le fléau à la racine", a souligné une représentante de l'association locale Mille Sept Sans, qui lutte contre le harcèlement de rue. Les résultats du sondage seront discutés début 2020 dans le cadre d'un "café du monde", a précisé Ula Stotzer, avant l'annonce de potentielles mesures d'amélioration à mi-2020.
Quant à la campagne d'affichage, elle est déjà visible dans les rues, les lieux publics et les transports publics de la ville de Fribourg. Outre la sensibilisation, son objectif vise à inciter le maximum de personnes à participer à l'enquête en ligne, qu'elles se sentent "a priori" concernées ou non, qu'elles habitent ou fréquentent la cité.
ats/cab
Emmanuel Fridez, professeur à la HETS-FR, a rappelé que le phénomène n'était pas nouveau. "Simplement, on en parle davantage depuis 2012, en s'inquiétant de l'impact des agressions verbales". Peu de données existent. A l'échelle suisse, le conseiller national Mathias Reynard (PS/VS) en a fait, par exemple, l'un de ses chevaux de bataille.
Parallèlement, le harcèlement de rue souffre d'une banalisation. La plupart du temps des hommes, "les auteurs ne sont pas conscients de la gravité de leurs actes, sifflements et autres insultes proférées dans l'espace public", a relevé Emmanuel Fridez. A Lausanne, un sondage effectué en 2016 avait révélé des chiffres très élevés auprès des femmes.