La modification, soutenue par tous les groupes du Parlement, a été avalisée par 100 voix, aucune opposition et 1 abstention. "La révision s'inscrit dans le contexte de la hausse du nombre de quérulents en lien avec des prestations de services de l’Etat et des communes", a relevé le député PLR Nicolas Bürgisser, rapporteur de la commission ad hoc.
Repérer les menaces qui risquent de se concrétiser
"Il s'agit d'un projet stratégique de prévention pour la Police cantonale", a expliqué le conseiller d'Etat Maurice Ropraz, en charge de la sécurité et de la justice. L'idée consiste à "évaluer les menaces proférées par certains individus et à voir si elles peuvent déboucher sur des violences potentielles".
"La révision doit permettre d'identifier les personnes susceptibles de passer à l’acte, puis d'analyser et de tenter de désamorcer", a précisé le magistrat libéral-radical. Elle vise un double objectif : donner une priorité à la lutte contre la criminalité et appliquer les recommandations du plan national contre la radicalisation.
Un ancrage légal clair
Ailleurs, plusieurs cantons ont déjà franchi le pas. A Fribourg, un ancrage légal clair a été souhaité, a dit Maurice Ropraz. La révision de la loi, qui a subi de petits changements en commission, acceptés par le Conseil d'Etat, est fondée sur des rencontres avec des acteurs sur le terrain, qui ont confirmé le besoin d'agir.
ats/asch
Naissance de l'UGM
Le concept verra la création d’une Unité de gestion des menaces (UGM) au sein de la Police cantonale, composée de deux à trois personnes, à même de traiter 150 cas par an.
"Les individus sont connus des autorités dans 50% des cas", avait indiqué en janvier Philippe Allain, commandant de la Police cantonale, parlant de "cas connus mais pas judiciarisés". L'UGM agira en réseau. Les échanges surviendront dans un cadre légal, sous le contrôle du Conseil d'Etat.