A Fribourg, qui paiera pour sécuriser le quartier du Bourg ?
Elles confèrent à la ville de Fribourg une partie de son charme et pourtant, les falaises de molasse sont fragiles. L’érosion les ronge et des mesures doivent être prises pour garantir la sécurité des habitations qui les surplombent. Ces travaux devraient coûter entre 50 et 100 millions de francs et la question du financement se pose.
Le quartier du Bourg représente l'un des emblèmes les plus connus de la ville de Fribourg. Les maisons médiévales perchées au sommet de falaises hautes de 50 mètres et serpentées par la Sarine à leurs pieds offre un décor idyllique. Mais année après année, ce paysage est menacé et insidieusement rongé.
" A Fribourg, on a une vingtaine d'endroits jugés problématiques, avec une intervention nécessaire à moyen terme voire à court terme dans certains cas", explique Fabien Noël, ingénieur de ville.
Des travaux à la charge des propriétaires ?
Alors si la vue est belle depuis les hauteurs, elle pourrait aussi coûter cher aux propriétaires. Ceux qui possèdent un logement dans ces zones à risque sont en effet aussi propriétaires de toute la falaise sous leurs pieds, ce qui les rend donc théoriquement responsables de son entretien.
Pour Alexandre Sacerdoti, de l'Association des intérêts du quartier du Bourg, cette logique est toutefois à nuancer: "Lorsque la falaise est friable, c'est souvent une combinaison de deux facteurs. L'entretien peut certes être défectueux mais il s'agit aussi souvent d'une érosion naturelle (...) la pluie, les vents, et là, c'est de la responsabilité du canton et de la commune."
La justice devra décider
Le caractère historique du quartier complique aussi la donne. Il suppose des financements du canton et de la Confédération pour la protection et la restauration de ces biens culturels. Au final, c'est sans doute la justice qui décidera qui paie quoi.
"Il faudra des décisions des tribunaux. Celles-ci feront jurisprudence et permettront de savoir comment doit être traité chaque cas", confirme Fabien Noël.
Un danger déjà présent et bien réel
Ces discussions doivent à terme permettre d'éviter une catastrophe majeure, car le danger est déjà bien réel. En 2016, la partie d'une terrasse s'était ainsi effondrée.
"Nous sommes intervenus en urgence pour sécuriser la partie du mur qui s'était désolidarisé avec la mise en place d'ancrages et de béton projeté", se remémore Raja Benzaitar, adjointe de l'ingénieur de Ville.
Cette sécurisation aura coûté plus d'un million de francs au final.
En attendant les futures décisions, plusieurs points des falaises sont surveillées en permanence par les autorités.
>> Revoir ce reportage de Couleurs Locales qui parle de la vie dans une maison à flanc de falaise :
Sujet TV: Nicolas Beer
Adaptation web: Tristan Hertig
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