Les investissements serviront au développement et à la rénovation de Bellechasse, a dit mercredi à Fribourg le conseiller d'Etat Maurice Ropraz, en charge de la justice et de la sécurité. L'extension du site, près du lac de Morat, doit en faire une prison dédiée à l'exécution des sanctions pénales et l'exécution anticipée de peine.
Il s'agira de séparer physiquement, contrairement à aujourd'hui, le régime d'exécution en milieu ouvert, avec des travaux agricoles avant tout, et celui en milieu fermé, avec des travaux en ateliers. Le projet créera 66 cellules pour le milieu ouvert, a noté le conseiller d'Etat Jean-François Steiert, en charge des constructions.
Un changement indispensable
Le changement, indispensable aux yeux de Franz Walter, directeur de Bellechasse, permettra de libérer le bâtiment cellulaire, de plus haute sécurité, des détenus en milieu ouvert. Ce bâtiment cellulaire sera par ailleurs rénové. Au final, le site, accessible depuis Sugiez (FR), comptera 100 places "ouvertes" et 100 places "fermées".
Une évolution qui occasionnera la fermeture du bâtiment de la Sapinière, à trois kilomètres du site principal. Dans le détail, Bellechasse profitera de la construction de trois bâtiments: un pour l'accueil (avec réfectoire et parloirs), un pour un centre médical digne de ce nom et un pour des ateliers sécurisés.
L'ensemble coûtera 37,8 millions de francs, avec notamment une part fédérale de 9,2 millions. Les travaux débuteront à l'été 2021 pour une durée de deux ans. Selon Franz Walter, le projet répond au défi posé par des détenus devenant de plus en plus imprévisibles et par le renforcement de la resocialisation via le travail.
Fermeture de la prison centrale
Le second volet de la réorganisation implique la fermeture de la Prison centrale, en basse ville de Fribourg. La détention avant jugement sera relocalisée à Bellechasse. Le déménagement s'est révélé plus urgent que prévu, suite à un rapport livré par un expert consécutivement à une évasion survenue en septembre 2017.
Vétuste, la Prison centrale posait problème pour une rénovation en raison de son implantation urbaine, a relevé Jean-François Steiert. La solution à Bellechasse est apparue d'emblée plus aisée, notamment parce que l'Etat de Fribourg y possède le terrain. Le crédit initial de 1,8 million de francs s'inscrit dans un projet estimé à 30 millions.
La mise en exploitation des nouveaux bâtiments de détention avant jugement interviendra à fin 2025. Bellechasse comptera à terme 200 places pour l'exécution des sanctions pénales, 70 places pour la détention avant jugement, 5 places pour la détention administratives et 5 places dites en zone tampon.
ats/jfe
Satisfaction générale
Le Ministère public, via le procureur général Fabien Gasser, et la Police cantonale, via son commandant Philippe Allain, ont salué devant la presse la réorganisation. Les déplacements, Bellechasse se trouvant à l'extrémité nord du canton, ne changeront guère, sachant que des convoyages ont lieu déjà partir d'autres cantons.
Le projet comprendra encore 20 places pour la semi-détention et le travail externe, venant de la maison des Falaises, à côté de la Prison centrale. Un nouveau bâtiment sera érigé sur le site de l'ancienne école de Sugiez, à deux pas de la gare TPF, avec des panneaux solaires sur les toits.
Au final, le site de Bellechasse offrira 300 places. Un contingent équivalant à celui d'aujourd'hui, avec les 200 places à Bellechasse et les 100 de la Prison centrale.