Modifié

Les gymnasiens fribourgeois devront acheter un ordi, la polémique enfle

À Fribourg, l'ordinateur sera introduit comme nouvel outil de travail au gymnase dès le mois de septembre.
À Fribourg, l'ordinateur sera introduit comme nouvel outil de travail au gymnase dès le mois de septembre. / 19h30 / 2 min. / le 22 janvier 2020
A Fribourg, les élèves du secondaire II devront se munir d'un ordinateur portable dès la rentrée prochaine. Bien que la machine sera complémentaire au papier, le projet crée la polémique dans les écoles et auprès des parents. Une pétition a été lancée.

Le projet, intitulé "Bring Your Own Device" (BYOD), qui impose aux élèves l'achat d'un laptop, est unique en Suisse romande. Depuis 2018, quatre classes pilotes le testent.

Les premiers retours sont satisfaisants, selon Claude Bays, professeur d'économie et droit au collège de Gambach. "Il y a une meilleure collaboration entre les élèves, davantage d'interdisciplinarité également", explique-t-il mercredi dans le 19h30.

Frais trop lourds

Pour les étudiants aussi, l'expérience se révèle convaincante: "C'est assez moderne. Après nous allons travailler avec les ordinateurs, donc ça nous permet de nous habituer", déclare l'un d'eux.

Mais ses parents ont déboursé la somme de 1600 francs pour l'achat de cet appareil neuf. Des frais "trop lourds" qui ne devraient pas être imposés aux parents, estime Isabelle Colliard, présidente de la Fédération des associations des parents d'élèves.

Cette dernière a lancé, mardi soir, une pétition qui compte plus de 250 signatures. Mais le chef de service de l'enseignement supérieur du canton, François Piccand, rassure: "Il y aura un site internet où l'on pourra commander des ordinateurs à des prix intéressants et aussi un système de bourses."

"Dans la précipitation"

Malgré ces coûts réduits, la levée de boucliers s'étend jusqu'au corps enseignant. "Tout est fait dans la précipitation", estime Olivier Suter, membre du comité de l'Association fribourgeoise des professeurs de l'enseignement supérieur.

"On nous annonce même ouvertement qu'il y aura des problèmes au moment où ça va démarrer. Nous demandons une phase d'étude", déclare-t-il. Olivier Suter s'inquiète également des effets sur la santé des élèves et regrette le manque d'infrastructures et de formations.

Le projet BYOD s'implantera dans 73 classes dès le mois de septembre et concerne près de 1700 élèves.

Clémence Vonlanthen/gma

Publié Modifié

"Une palette de possibilités"

Interrogé dans le 19h30, le conseiller d'Etat fribourgeois Jean-Pierre Siggen indique qu'il "ne sera pas question d'être face à un écran toute la journée puisque c'est l'enseignant qui décidera s'il veut donner son cours avec l'ordinateur". "C'est une palette de possibilités qui est donnée. L'enseignant peut conserver aussi les autres méthodes", explique-t-il.

"Les jeunes adultes qui sont dans nos collèges apprennent l'autonomie dans l'utilisation de ce type d'outils pour ensuite, dans les hautes écoles universitaires, travailler tous les jours avec des ordinateurs", ajoute Jean-Pierre Siggen.

>> Les précisions de Jean-Pierre Siggen dans le 19h30: