Après les actions et la grève de la matinée sur 75 lieux de travail, le Syndicat des services publics (SSP) a réuni 250 participants pour une assemblée générale de la fonction publique mercredi après-midi à Givisiez. Il a tiré un bilan "très positif" de la journée, malgré un contexte difficile où le coronavirus s'est invité en dernière minute.
Mardi en fin d'après-midi, le préfet de la Sarine Carl-Alex Ridoré avait interdit, à la surprise générale, le rassemblement devant la Direction des finances et le cortège en ville de Fribourg. Se fondant sur le principe de précaution, il avait invoqué la décision du Conseil fédéral de proscrire les rassemblements excédant 1000 personnes jusqu'au 15 mars.
"Intimidations" de la part de l'Etat
La décision a fâché le secrétaire régional du SSP Gaétan Zurkinden, alors que le syndicat semblait avoir obtenu l'accord préalable des autorités. Des intervenants ont dénoncé d'ailleurs à Givisiez les "entraves" et les "intimidations" de la part de l'Etat de Fribourg, dont a souffert la mobilisation.
Celle-ci a notamment touché des établissements scolaires (primaire, cycle d'orientation, collège), l'Université, divers services de l’Etat, l'Hôpital fribourgeois (HFR), le Réseau fribourgeois de santé mentale (RFSM) et les prisons.
Parmi les entités touchées, l'HFR a cependant indiqué ne pas avoir ressenti d'impact négatif du mouvement de grève sur les patients. Sa direction avait toutefois interdit les piquets de grève dans les halls d'entrée de ses sites, en raison du risque de propagation du coronavirus.
Résolution pour la suite du mouvement
L'assemblée générale s'est encore prononcée sur la suite à donner au mouvement, alors que le sujet de l'assainissement de la CPPEF devrait figurer au menu des députés fin mars (lire encadré). Elle a voté une résolution en cinq points à la quasi-unanimité et par acclamation.
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ats/oang
Le SSP compte sur le rapport indépendant
Le Syndicat des services publics a évoqué une nouvelle fois mercredi le rapport d'experts indépendants sur la situation de la CPPEF, tirée des comptes 2019. Le document doit servir à alimenter la discussion au Grand Conseil, estime-t-il.
Le rapport des deux experts mandatés par le SSP laisse notamment apparaître que les pertes de rente maximales seraient de 15% pour certains assurés et non de 9,5% comme annoncé par le Conseil d'Etat.
"Le temps presse", a rappelé mercredi à Givisiez Gaétan Zurkinden, secrétaire régional du SSP, sachant que le Grand Conseil pourrait se saisir de la réforme de la CPPEF à fin mars déjà.
Plan d'assainissement contesté
Le SSP, avec le soutien de l'Union syndicale fribourgeoise (USF), conteste la dernière version du plan d'assainissement de la caisse de pension proposé par le Conseil d'Etat, la jugeant trop défavorable aux assurés. Le 7 novembre dernier, il avait organisé une manifestation ayant rassemblé un millier de personnes.
Mais depuis la mobilisation du 20 février 2019, qui avait réuni près de 4000 manifestants à Fribourg, le front syndical s'est fissuré. La Fédération du personnel de l'Etat de Fribourg (FEDE) s'est ainsi ralliée aux vues gouvernementales.
Pour rappel, le Conseil d'Etat a présenté le 25 septembre dernier la nouvelle mouture de son projet de réforme, afin de répondre aux exigences légales d'ici à 2052. Il a affirmé avoir ficelé un modèle "bien équilibré", négocié avec les partenaires sociaux et prévoyant une injection cumulée de 380 millions de francs par le canton.