Ce sont essentiellement des enseignants qui ont demandé leur retraite anticipée. Sur les 350 fonctionnaires qui ont fait ce type de demande, près de la moitié sont des enseignants à tous les niveaux, primaire, secondaire, écoles professionnelles, gymnase et conservatoire.
À ceux-là s'ajoutent plus d'une centaine de personnes issues de l'administration cantonales et une cinquantaine d'employés de l'Hôpital fribourgeois et du réseau de santé mentale.
Au cours des huit dernières années, ce chiffre est passé de 130 à 353. Mais le canton constate que c'est essentiellement au cours des deux dernières années que ces demandes ont explosé, probablement provoquée par le débat sur la réforme de la caisse de pension.
Forte contestation des syndicats
Cette réforme doit encore être débattue au Grand Conseil au mois d'août, et le peuple fribourgeois aura le dernier mot le 29 novembre prochain.
La mobilisation des syndicats de la fonction publique est forte dans le canton pour contester une réforme jugée trop défavorable aux assurés. En février, un rapport de deux experts mandatés par le SSP laissait notamment entendre que les pertes de rente maximales pourraient être de 15% pour certains assurés.
Depuis février, les boîtes mails des membres du Parlement sont bombardées de courriels, tous basés sur une lettre-type rédigée par le syndicat SSP Fribourg qui demande aux députés de corriger le projet à la hausse.
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Maurice Doucas/jop
Le SSP, avec le soutien de l'Union syndicale fribourgeoise (USF), conteste la dernière version du plan d'assainissement de la caisse de pension proposé par le Conseil d'Etat, la jugeant trop défavorable aux assurés. Le 7 novembre dernier, il avait organisé une manifestation ayant rassemblé un millier de personnes.
Mais depuis la mobilisation du 20 février 2019, qui avait réuni près de 4000 manifestants à Fribourg, le front syndical s'est fissuré. La Fédération du personnel de l'Etat de Fribourg (FEDE) s'est ainsi ralliée aux vues gouvernementales.
Pour rappel, le Conseil d'Etat a présenté le 25 septembre dernier la nouvelle mouture de son projet de réforme, afin de répondre aux exigences légales d'ici à 2052. Il a affirmé avoir ficelé un modèle "bien équilibré", négocié avec les partenaires sociaux et prévoyant une injection cumulée de 380 millions de francs par le canton.