Les comptes des TPF, dévoilés lundi, ont donc plongé dans le rouge, après un bénéfice net de 10,9 millions en 2018. La faute à des provisions de 4,7 millions de francs constituées en lien notamment avec la pollution majeure survenue le 13 novembre dernier sur leur tout nouveau centre d'exploitation et d'entretien de Givisiez.
Le sinistre, causée par une fuite d'hydrocarbures, a nécessité une provision de 1,5 million de francs, soit la part non couverte par les assurances, a indiqué le directeur des finances Daniel Hofstetter. La compagnie a encore provisionné 3,2 millions pour une pollution au cuivre remontant aux années 1950.
Crise sanitaire
L'année 2019, bénéficiaire sur le plan opérationnel, n'a pas été marquée par la seule inauguration du centre d'exploitation et d'entretien, un investissement à 120 millions, a noté Serge Collaud, le tout nouveau directeur général des TPF. "Il apparaît déjà comme quelque chose de lointain au vu de la crise du coronavirus".
Dans le détail, les TPF ont transporté plus de 34 millions de passagers, contre 32,4 millions en 2018. "Un nombre record", s'est réjoui le conseiller d'Etat Georges Godel, argentier cantonal et président du conseil d'administration. Le chiffre d'affaires a lui augmenté de 3,1 millions en comparaison annuelle à 157,2 millions.
Effet Covid lourd
En ce qui concerne les perspectives, elles demeurent empreintes des effets de la pandémie de Covid-19. Les habitudes de travail et de transports ont changé, estiment les TPF. L'entreprise mène des réflexions pour prioriser ses investissements et développer des économies en vue de compenser la baisse des recettes.
"Les projets internes sont freinés", a précisé Serge Collaud, contrairement aux investissements de construction en cours (133,9 millions en 2019, notamment pour Givisiez, la gare de Bulle et celle de Châtel-St-Denis). En l'état, l'impact négatif de la crise sur le chiffre d'affaires est attendu entre 15 et 20 millions de francs.
Redonner confiance
"L'objectif majeur vise à redonner confiance aux clients", a insisté Serge Collaud. La fréquentation actuelle représente 50% du niveau antérieur. Et ce taux devrait se situer à 70% d'ici à fin 2020. "Le plan d'économie devrait porter sur 5 à 7 millions de francs", a-t-il détaillé, ajoutant encore que deux chauffeurs ont souffert du Covid.
Les aides envisagées ne suffiront toutefois pas à combler les besoins et à éviter les chiffres rouges en 2020. Reste que les TPF disposent de suffisamment de réserves, à hauteur de 148 millions de francs, pour passer ce cap, a assuré Daniel Hofstetter. A noter que moins de 10% des usagers portent le masque dans les trains et bus.
ats/jpr
Une première pour Serge Collaud
La conférence de presse de bilan de lundi à Givisiez constituait par ailleurs une première pour Serge Collaud. Ce dernier a été nommé fin avril en remplacement dès le 1er juin de l'emblématique Vincent Ducrot, parti ce printemps prendre la tête de la direction des CFF, après avoir passé près de neuf ans aux commandes des TPF.