La modification de la loi sur la Caisse de prévoyance du personnel de l’Etat de Fribourg (CPPEF) a recueilli 93 voix, contre 7 et 6 abstentions. Après le débat d'entrée en matière de deux heures mercredi, l'examen de détail est apparu moins disputé qu'envisagé, malgré la vive opposition du Syndicat des services publics (SSP).
Très large consensus au final
Le projet ficelé par le conseiller d'Etat Georges Godel, qui prévoit le passage de la primauté des prestations à celle des cotisations, a finalement suscité un très large consensus. PDC, PLR et UDC ont tous souligné l'urgence de la réforme pour remplir les exigences fédérales et garantir l'avenir des pensions.
Celles-ci imposent un degré de couverture des engagements de la caisse cantonale devant se maintenir à 80% au minimum d’ici à 2052. Le taux atteignait 79,5% à Fribourg à fin 2019. Si rien n'est entrepris, il pourrait descendre à 45% un jour, a averti le Conseil d'Etat.
Craintes pour l'attrait de la fonction publique
La gauche - PS, les Verts et les chrétiens-sociaux - a insisté sur l'impératif de maintenir l'attrait de la fonction publique. Elle a déposé plusieurs amendements pour réduire l'impact des pertes de rente, des tentatives qui n'ont pas convaincu une droite largement majoritaire au Grand Conseil.
Georges Godel a rappelé devant les députés que le projet avait pris quatre ans de travail, avec une dernière mouture remontant à septembre dernier. "La révision constitue un subtil équilibre pour sauvegarder les intérêts de chacun", a-t-il défendu, ajoutant qu'elle constituait l'un des enjeux majeurs de la législature.
Votation probablement en novembre
Le coût théorique total de la réforme atteint 1,4 milliard de francs, réparti entre employés et employeurs.
Le dernier mot reviendra au peuple fribourgeois, qui devrait voter le 29 novembre. En cas de oui, l'entrée en vigueur de la réforme est prévue pour début 2022.
ats/oang