Le mandat demandant au Conseil d’Etat d'instaurer une prime a passé la rampe dans une version fractionnée, selon le voeu du gouvernement, avec le soutien du PDC et de l'UDC, le refus du PLR dans sa majorité et l'abstention de la la gauche.
La version retenue assurera ainsi l'octroi en guise de "forme de reconnaissance", selon le grand argentier Georges Godel, d'un million de francs au personnel engagé dans la gestion de la crise sanitaire. Mais elle implique de ne rien verser immédiatement, histoire d'attribuer l'argent une fois mieux connue l'évolution de la situation.
Il a été proposé de verser une prime sous forme de "bons" directement profitables à l’économie de proximité fribourgeoise, à savoir 1000 francs nets pour le personnel médical et de sécurité de première ligne et 500 pour le personnel de deuxième ligne. Le Conseil d'Etat devra trancher.
1000 francs pour le personnel médical
"La droite a aussi du coeur", a expliqué le député PDC Hubert Dafflon alors que ce mandat a causé un cas de conscience pour la gauche, qui militait plutôt pour une revalorisation des salaires du personnel soignant. La Verte Christa Mutter a ainsi voté le mandat, tout en dénonçant une mesure "paternaliste et populiste".
Le député chrétien-social Benoît Rey a lui préféré s'abstenir, parce que le mandat crée des catégories de personnes, même si sur le fond l'intention de récompenser est louable. La socialiste Martine Fagherazzi a estimé qu'il fallait aussi chercher à améliorer les conditions de travail du personnel de santé.
Cibler les bénéficiaires
L'idée du Conseil d'Etat vise notamment à mieux cibler la liste détaillée des bénéficiaires. Le gouvernement estime en effet qu'il est prématuré de décider maintenant du cercle des bénéficiaires et entend se prononcer ultérieurement sur cette question, c'est-à-dire probablement cet automne. Cette manière de procéder permettra de tenir compte, juge-t-il, d'une éventuelle évolution sanitaire débouchant sur une deuxième vague.
Pour rappel, un mandat vise à obliger le gouvernement à prendre des mesures dans un domaine relevant de sa seule compétence. Il permet au Grand Conseil de veiller à ce que le Conseil d'Etat exécute les lois correctement et dans les délais.
Maurice Doucas/boi avec ats