L'immersion signifie que des élèves francophones peuvent par exemple recevoir tout ou partie de leurs leçons d’histoire en allemand, et que des élèves germanophones peuvent recevoir tout ou partie de leurs leçons de musique en français. Les enseignants, de leur côté, participeront au programme sur une base volontaire.
La révision législative a été acceptée mardi par 91 voix contre 3 et une abstention. La plupart des députés ont salué l'évolution. "C'est une nouvelle étape dans la perspective d'un bilinguisme positive", s'est réjoui le député singinois André Schneuwly, du Parti des électeurs libres, rapporteur de la commission ad hoc.
Propos repris par le conseiller d'Etat Jean-Pierre Siggen, en charge de l'instruction publique, pour qui "les pratiques immersives sont dans l'intérêt du canton". Quelque 85 classes du cycle d'orientation et 23 du degré primaire recourent déjà à un enseignement immersif, a précisé le magistrat PDC, soit 2000 élèves.
Maîtrise insuffisante
"Un Etat bilingue ne doit pas être constitué d'habitants parlant deux langues, mais d'institutions bilingues", a argumenté le député chrétien-social Claude Chassot, pour marquer sa nouvelle opposition à la méthode retenue. Techniquement, l'immersion est à opposer à la pratique des échanges d'élèves entre les deux régions linguistiques.
La modification trouve son origine dans une motion des députés Pierre Mauron (PS) et Peter Wüthrich (PLR), acceptée en novembre 2018 par 48 voix contre 29 et 6 abstentions, au terme d'un vif débat. Selon eux, pour un canton bilingue, "trop peu de personnes comprennent et parlent la langue partenaire de manière acceptable".
Et ce malgré les efforts accomplis pour améliorer le système scolaire sur le plan de l’apprentissage linguistique. C'est pourquoi les motionnaires ont souhaité élargir le recours à l'enseignement par immersion. "Fribourg doit conserver son avance sur les autres cantons pont (ndlr: Valais et Berne)", a insisté Peter Wüthrich.
ats/gma
Bientôt des "journées joker" pour les élèves?
Les députés fribourgeois ont accepté mardi une motion demandant l'introduction de "journées joker" durant la scolarité obligatoire. Les parents pourront choisir individuellement quatre demi-jours de congé par an et par enfant sans devoir en justifier le motif.
Le Grand Conseil a accepté la motion, déposée par les députées Susanne Schwander (PLR) et Eliane Aebischer (PS), par 44 voix contre 38 et 3 abstentions, au terme d'un débat nourri. La proposition vise à améliorer la qualité de vie en conciliant mieux école et famille, ont affirmé les motionnaires. Un avis partagé par le Conseil d'Etat.
L’introduction des journées joker se fera parallèlement au déploiement dans les écoles de tout le canton d’une solution numérisée de gestion des absences des élèves, selon le gouvernement. Le projet n’entraînera ainsi aucune augmentation d’équivalent plein temps pour ce volet d’administration scolaire.
La pratique des journées joker ou journées libres apparaît populaire presque exclusivement outre-Sarine. En Suisse romande, seul le canton du Jura a introduit la notion dans sa législation (avec deux demi-journées par an), alors qu'elle existe déjà dans pas moins de quinze cantons alémaniques.